La gauche peut-elle survivre ? Le spectacle qu’elle offre ces temps-ci en fait douter. Les uns s’ingénient à briser tous les tabous en oubliant qu’ils symbolisent souvent des convictions honorables ; les autres dressent réquisitoire sur réquisitoire en oubliant que l’art de gouverner suppose des décisions difficiles. D’autres encore misent sur l’éclatement qui donnera une chance à leur petite boutique, quitte à jeter bas l’entreprise commune. Tout cela n’aura qu’une seule issue si rien n’est fait : la défaite assurée et la guerre civile des gauches après 2017, sous l’œil d’une droite au pouvoir pour au moins cinq ans et d’une extrême droite menaçante.

Pourtant, dans l'histoire de la gauche, les divisions ont déjà été aussi fortes. Par le débat, la confrontation des idées et des projets, la compétition organisée entre les ambitions, elles ont été surmontées. Ce qui fut possible l'est encore : encore faut-il le vouloir. C'est la raison pour laquelle Libération a publié et favorisé l'initiative d'un groupe de militants et d'intellectuels pour une primaire à gauche. Cet appel a recueilli un écho national et modifié les perspectives de la gauche française. Pour explorer les questions de fond, évaluer les chances de cette consultation et, surtout, pour qu'une pression citoyenne s'exerce sur des partis incertains ou réticents, Libération tiendra ce samedi 16 avril un grand forum avec le collectif «Notre Primaire». Un an avant l'échéance, c'est l'heure du débat. Pour sauver l'espoir.

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