Après des mois d’affrontements entre syndicats et gouvernement, après des mois de vives discussions dans les universités, après cinq journées de mobilisation, dont la dernière, jeudi, a été émaillée par des violences, la loi El Khomri sur le travail arrive à l’Assemblée nationale. Ce mardi, les députés entament l’examen du texte, avec des centaines d’amendements déposés. Les discussions promettent d’être âpres et certains aspects du texte devraient être sensiblement modifiés. Dans quel sens ? Le gouvernement a bien essayé de «gauchiser» le texte en proposant de surtaxer les CDD, ajoutant un peu plus de confusion à un projet de loi déjà passablement malmené.
Quelle que soit la mouture finale du texte, deux camps semblent irrémédiablement s’opposer. Ceux qui estiment qu’une telle réforme du travail entraînera forcément un affaiblissement des salariés et ceux qui, au contraire, pensent que le «statu quo» actuel bloque le marché du travail entraînant davantage d’exclusion. Est-il possible de réformer tout en garantissant une forme de progrès social ?
Cette «flexibilité» qui ne fait que s’aggraver
par Paul Bouffartigue et Baptiste Giraud, chercheurs au Laboratoire d'économie et de sociologie du travail d'Aix-en-Provence
Les employeurs seraient terrorisés à l’idée d’embaucher, la faute à un marché du travail trop rigide. Un mythe ? Oui, les entreprises bénéficient déjà d’une grande souplesse qui se traduit par une plus grande précarité pour les salariés.
Il est temps d’en finir avec le «statu quo»
par Etienne Wasmer, professeur à Sciences-Po
Non seulement, le fonctionnement actuel du marché du travail ne permet pas d’absorber de nouvelles populations, mais il ne facilite pas non plus l’emploi des jeunes.
La France doit avancer dans une nouvelle voie
par Des députés PS, Jean-Marc Germain (Hauts-de-Seine), Laurence Dumont (Calvados, vice-présidente de l'Assemblée nationale), François Lamy (Essonne, ancien ministre), Marylise Lebranchu (Finistère, ancienne ministre), Christian Assaf (Hérault), Sandrine Doucet (Gironde), Olivier Dussopt (Ardèche), Maud Olivier (Essonne) et Pierre-Alain Muet (Rhône).
L’horizon de nos vies doit-il se résumer à l’abaissement des protections sociales, ou bien sommes-nous capables d’imaginer d’autres solutions en pleine mondialisation?