Menu
Libération

Prohiber avec modération

Par
Raphael Georgy
Publié le 15/06/2016 à 17h11

Consacré à la question des drogues, le numéro de cet été de la revue Mouvements démontre le caractère irrationnel de la prohibition. «Aucune corrélation n'existe entre l'effet psychoactif des produits et la dépendance qu'ils entraînent», défendent Anna C. Zielinska et Noé Le Blanc dans l'éditorial. «Nous ne sommes toujours pas sortis de cette logique schizophrène qui, sous prétexte de protéger le citoyen d'une éventuelle aliénation, lui enlève très concrètement le droit à jouir de son corps et à expérimenter avec sa psyché», analyse Guillermo R. Aureano, chercheur au Cerium et coordonnateur des stages à l'université de Montréal. En France, les coups de filet dans les réseaux de stupéfiants sont vains, sinon contre-productifs, car ils contribuent à leur dilution, note Alexandre Marchant, docteur en histoire à l'ENS Cachan. Les études progressent, mais l'esprit de la loi française n'a pas changé depuis quarante ans.