Michel Rocard est un mentor et un ami. Est plutôt qu’était tant la simplicité et la proximité en font un proche chaleureux et exigeant qui passait sa vie à assumer des engagements, les derniers entourés d’animaux martyrisés recueillis dans son arche des Yvelines. Ni naïf ni dindon, il est surtout engagé, dévoué à son pays, ses concitoyens, la gauche.
Trop intègre, trop vrai, celui qui, Premier ministre se penchait pour vérifier qu’on respectait feux rouges et limitations de vitesse ou expliquait à ses jeunes disciples qu’il fallait exercer un vrai métier et surtout ne pas faire que de la politique, celui qui dès 1973 expliquait que le Marché commun, l’Europe des seuls marchands, allait tuer celle des citoyens, comme Pierre Mendès France votant déjà contre le traité de Rome, ce Rocard qui sut rénover l’impôt et faire la paix, qui sut apaiser l’agriculture et assumer une guerre, a réussi à incarner l’homme d’Etat qui sait parler vrai.
Michel est la référence respectée d’une génération aujourd’hui dispersée qui, même dans la division et la contestation, a su reconnaître l’homme chaleureux et proche dans l’homme d’Etat honnête et rigoureux. Il est assez rare d’entendre les mêmes éloges pour un homme politique durant sa vie et lors des condoléances. Il n’a jamais été victime que de son refus de liquider ses valeurs pour un peu plus de pouvoir. Il est devenu symbole. Il vit.