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Libération
Tribune

La France empoisonnée par ses polémiques ?

Après les salves de l'été et la décision du Conseil d'Etat mettant fin à un arrêté antiburkini, on attendait l'apaisement. C'était sans compter avec la campagne présidentielle. Au centre des débats: le corps des femmes.
«Coexist» du street artist Combo Kidnapper, à Sarcelles le 11 février. L'artiste y célèbre le vivre-ensemble aprés les attentas de «Charlie Hebdo». (Laurent Troude)
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publié le 6 septembre 2016 à 17h11

Après la publication de témoignages de musulmanes dans le New York Times faisant état de discriminations, Manuel Valls a réagi lundi dans une tribune au Huffington Post. «Mais enfin ! C'est précisément pour la liberté que nous nous battons. Celle des femmes, qui ne doivent pas vivre sous le joug d'un ordre machiste. Le corps des femmes n'est ni pur ni impur. Il est le corps des femmes. Il n'a pas à être caché pour être protégé de je ne sais quelle tentation !» affirme le Premier ministre. C.D. et C.V.

Le week-end dernier, c'est Bruno Le Maire qui se retrouve embarqué dans une fausse polémique. «En France, nos femmes sont visibles et elles n'ont pas vocation à être dissimulées», a-t-on cru entendre dans la bouche du candidat à la primaire de droite. Indignations devant ce «nos» possessif et machiste, sans parler de la suffisance culturelle affirmée. En fait, erreur de BFM TV qui a mal retranscrit les propos, l'homme politique a bien prononcé «en France, les femmes…» La mousse éruptive retombe. Garder son calme, débattre sans tomber dans l'hystérie vont être les mantras de la campagne qui commence. Plus prosaïquement, revenir au sens des mots, comme le fait le politologue Paul May à propos du multiculturalisme, terme bien souvent malmené.

A lire deux tribunes:

Fondamentalismes islamistes, islamophobie, antisémitisme : la gauche devrait sortir de la division et promouvoir une coalition multiculturelle. En attendant, l’islamophobie est devenue un des principaux ressorts de la droitisation idéologique.

Souvent réduit aux questions d’intégration, ce courant de pensée enrichit aussi l’expérience collective.