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Libération

Le paradis

par
publié le 24 octobre 2016 à 18h21

«Ce tableau de Jérôme Bosch montre l'arrivée des âmes au Paradis. Je n'y suis jamais allé, donc je ne peux pas vous dire si c'est réaliste ou pas. Il n'y a pas d'ascenseur, mais une sorte de tuyau d'aspiration. On peut y voir un mythe néoplatonicien repris par les chrétiens. Porphyre a écrit un traité, l'Isagoge, sur la remontée des âmes. Elles chutent, puis s'incarnent dans le corps, tristes d'êtres embourbées dans la matière. Les meilleures, les âmes des élus, finissent par remonter et retourner au milieu originel. L'arrivée au Paradis peut donc être un retour, mais aussi une découverte, avec l'idée profondément chrétienne d'une contemplation par les bienheureux de l'infinie lumière de l'existence divine. C'est ce que Bosch figure ici. L'ange rouge au premier plan, je suppose qu'il doit informer. Angelos, c'est le messager, tous les anges sont des intermédiaires, ils ont un peu la fonction des employés d'accueil de la SNCF ! Je présume qu'il dit : "N'ayez pas peur, vous ne serez pas aveuglés".»