La question revient : «Pourquoi la France a-t-elle une école de mathématiques aussi brillante, faisant jeu égal au décompte des médailles Fields (le prix Nobel des maths) avec les Etats-Unis ? Dans Carnets de science, la toute nouvelle revue du CNRS qui sort en librairie aujourd'hui, Cédric Villani (Fields 2010) et Artur Avila (Fields 2014) avancent des éléments de réponse. L'histoire, citant les Lumières, la Révolution française, Napoléon, «le dirigeant mathématicien» qui a placé les mathématiques au cœur de l'école et s'amuse d'une certaine arrogance : «Quand mes collègues étrangers me demandent : "Qu'est-ce qui se passe avec vous ?" Je leur réponds : "En mathématiques, il s'agit de chercher des vérités ultimes, les plus abstraites possibles, et d'expliquer au monde entier quelle est la solution, alors, ce sont évidemment les Français, persuadés qu'ils ont raison, qui le font dans tous les domaines !"» Pour Artur Avila, qui doit autant à son pays d'origine, le Brésil, qu'à la France, son pays d'adoption, la France, «la question de la tradition est en effet importante. Le fait qu'il y ait une histoire des mathématiques en France attire les chercheurs de partout. Il est évident que je suis venu ici parce qu'on trouve une grande école dynamique».
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