La victoire de Trump reflète l’échec des élites à saisir un mécontentement enraciné. C’est une réaction de colère à deux décennies d’augmentation des inégalités, au renflouement des banques et à une version de la mondialisation qui profite seulement à ceux qui sont au sommet, mais abandonne les gens ordinaires dans un sentiment d’impuissance. Hillary Clinton a été perçue comme l’incarnation du statu quo à un moment où les électeurs voulaient du changement. Elle n’a jamais trouvé le moyen de parler à cette partie de la société habitée par les peurs et les frustrations. Ces gens qui ont le sentiment que l’économie et la culture les ont abandonnés. Trump incarne la même colère et le même ressentiment qui ont conduit au Brexit et qui animent les partis populistes en Europe. Le défi est maintenant pour les responsables d’offrir une alternative inspirante au populisme de droite.
Recueilli par Anastasia Vécrin.