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Libération
Passage en revues

D'Annunzio et Mussolini avant Trump, et «l’épistocratie» : deux longs formats à lire ce week-end

Chaque semaine, la rédaction du magazine «Books» décortique les longs formats des revues et des sites anglo-saxons. Morceaux choisis.
Benito Mussolini à Rome, le 29 octobre 1937. (Photo AFP)
publié le 12 novembre 2016 à 12h11

D’Annunzio, Mussolini et Trump, même combat

Le poète et politicien d’opérette Gabriele D’Annunzio et Donald Trump ont en commun la folie des grandeurs, une mythomanie échevelée, un narcissisme débridé, un brillant savoir-faire dans l’exploitation des médias au service de leur carrière, un machisme arrogant et surtout une idéologie ultranationaliste hypermasculine fondée sur l’angoisse d’un monde en voie de féminisation. Grand admirateur de d’Annunzio, Mussolini a bâti le mouvement fasciste dans son sillage. Trois «mâles alpha» décidés à restaurer un «statu quo ante masculin».

Source : The American Interest, 6 novembre 2016, 13 000 signes. Auteure : Tara Isabella Burton est romancière et journaliste.

Le gouvernement de «ceux qui savent»

Une solution aux maux de la démocratie : «l'épistocratie». Du grec ancien «épistémè» (science, savoir). John Stuart Mill proposait de donner des voix supplémentaires, dans une élection, aux citoyens ayant un diplôme ou exerçant un métier intellectuellement exigeant. On peut aller plus loin : puisque la «main invisible» ne fonctionne pas mieux en politique qu'en économie, puisque l'immense majorité des électeurs sont d'une ignorance crasse et mus par des sentiments irrationnels, recherchons les moyens de les faire rester chez eux et de confier le pouvoir à ceux qui savent. C'est la thèse défendue ironiquement par l'universitaire américain Jason Brennan dans un livre intitulé Against Democracy.

Source : The New Yorker, 7 novembre 2016, 24 000 signes. Auteur : Caleb Crain est romancier et journaliste.