«Il n'y aura pas de lois qui pourront être votées par le Parlement sans qu'il y ait eu une phase de concertation», promettait François Hollande, héraut du dialogue social, en 2012. Quatre ans plus tard, deux spécialistes de l'histoire syndicale, Dominique Andolfatto et Dominique Labbé, dressent un tout autre tableau, dans un article paru dans la revue Commentaire. Les syndicats ont rarement été aussi faibles qu'aujourd'hui, en adhérents comme en électeurs. Pourtant, cela n'empêche pas chaque gouvernement, sans exception, de prétendre développer le dialogue social. Mais lorsque la réduction des effectifs et la flexibilité des horaires sont le prix à payer pour maintenir les emplois en France, les syndicats n'ont d'autre choix que d'accepter la restructuration. La démocratie sociale devient alors «un artifice, un théâtre», selon les auteurs, qui regrettent que la seule réponse des pouvoirs publics consiste à inciter les entreprises à négocier des accords à leur niveau. Pourtant, des solutions existent. L'accord Solvay France, signé en mai 2016 pour près de 6 000 salariés dans la chimie, rend l'adhésion syndicale gratuite, grâce à un organisme extérieur à l'entreprise qui prend en charge la part des cotisations des adhérents échappant à la déduction fiscale. Un premier pas pour en finir avec un syndicalisme hors sol, sans rien attendre de la part de l'Etat.
Le dialogue social façon Hollande : une vaste comédie
par Raphaël Georgy
publié le 7 décembre 2016 à 17h36
Dans la même rubrique