Si vivre en couple demeure la situation conjugale la plus répandue - les familles «traditionnelles» de parents mariés représentent encore, selon l’Insee, plus d’une famille avec enfants mineurs sur deux - les unions qu’elles soient contractualisées ou non sont toutefois plus fragiles. Les séparations augmentent et les mises en couples sont plus tardives : la vie à deux perd du terrain. Face à ce constat, le couple est-il amené à disparaître ? Faut-il le bazarder d’autant qu’il reste le lieu de nombreuses inégalités entre homme et femme ?
Pour le philosophe Alain de Botton, les réformes doivent avoir lieu au sein même du couple. Il s’agit d’abord d’en finir avec l’idée que l’amour se termine inéluctablement et de prêter une attention aux choses du quotidien, même les plus triviales. Quant à Marcela Iacub, directrice de recherches au CNRS, le ménage étant le lieu de la domination sexuelle, il est urgent d’en sortir et d’inventer de nouvelles formes de relations et d’associations entre les individus.
Alain de Botton «L’amour est une compétence»
En Angleterre, son pays d’adoption, on le surnomme «Docteur Love». Depuis qu’il a publié, à 22 ans seulement, sa
Petite Philosophie de l’amour,
le journaliste et écrivain suisse, Alain de Botton décrit avec simplicité les rouages du sentiment amoureux. Son dernier opus,
Aussi longtemps que dure l’amour
(Flammarion, 2016), raconte l’histoire de Rabih et Kirsten, un couple d’Ecossais, et vise à changer notre regard sur la manière de vivre à deux.
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Marcela Iacub «Une entité amenée à disparaître»
Le constat est sans appel :
la Fin du couple,
tel est le titre du dernier essai de Marcela Iacub qui vient de paraître aux éditions Stock. La directrice de recherches au CNRS et chroniqueuse à
Libération
y poursuit l’enterrement du couple, institution qu’elle considère obsolète, violente et inégalitaire, en particulier pour les femmes.