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Libération
Tribune

Les homophobes sont à la fête

Face aux déclarations hostiles à l'égard des homosexuels qui s’inscrivent dans un mouvement préoccupant, portons le rêve d'une société inclusive, respectueuse de l'autre et de sa famille.

Jean-Marie Le Pen, à Paris en mars 2016 (Photo Laurent Troude pour Libération)
Par
SOS homophobie
Publié le 23/12/2016 à 11h25

Dans une interview publiée hier par le Figaro [la vidéo a depuis été supprimée, ndlr], le président d'honneur du Front national Jean Marie Le Pen a déclaré : «Les homosexuels, c'est comme le sel dans la soupe, c'est un peu fade quand il n'y en a pas, quand il y en a trop c'est imbuvable». Au-delà de la métaphore culinaire rassie, cette déclaration homophobe s'inscrit dans un mouvement préoccupant. En Europe, aux Etats-Unis, en Russie, le discours anti-LGBT se diffuse de plus en plus. Les déclarations homophobes comme celles de Jean-Marie Le Pen voudraient faire croire que les personnes gays, lesbiennes, bi(e)s et trans sont à leur place lorsqu'elles sont simplement toléré(e)s et marginalisé(e)s dans la société. Comme si elles et ils devaient rentrer dans une petite boîte, et ne pas être trop visibles, trop bruyants, trop politisé(e)s.

Mais aujourd’hui, les militants LGBT ne veulent plus se taire. Ils et elles portent haut et fort les couleurs de la diversité des identités de genre et des orientations sexuelles. Celles et ceux qui vivent dans les Outremers, les campagnes et les villes. Celles qui sont en parcours de transition, ceux qui sont victimes de harcèlement scolaire, celui qui se sent seul, celle qui est précaire. Celles et ceux qui ont des droits, mais un peu moins que tous les autres. Celles et ceux qui sont attaqué(e)s au quotidien, et pris(e)s à partie médiatiquement :

«Ne montrez pas des couples d'hommes s'enlacer pour des campagnes de prévention du VIH ! Ne parlez pas de l'amour entre femmes et entre hommes aux enfants ! Ne laissez pas ce garçon jouer à la poupée ! Parlez de sa vie d'artiste, pas de sa vie privée ! L'équipe d'en face ne sait pas jouer au football : de vrais pédés ! Ne financez pas des festivals LGBT ! Coupez les vivres des chercheur(e)s sur le genre ! La famille c'est sacré !»

Les paroles ont des conséquences. Elles légitiment les hiérarchies, les stigmatisations, la haine, le rejet, les insultes, les coups, les violences physiques, morales, psychologiques.

La vraie question est la suivante : dans quelle société voulons nous vivre ? Une société réactionnaire, qui agite les fantômes du passé ? Ou une société qui accepte la richesse des orientations sexuelles, des identités de genre, des appartenances culturelles et des croyances ? Portons le rêve de cette société-là, inclusive, ouverte à chacun et chacune, et respectueuse de l’autre et de sa famille.