Une conférence internationale sur le Proche-Orient doit s’ouvrir dimanche 15 janvier à Paris, avec pour objectif de sortir du statu quo dans lequel s’installe le conflit entre Israël et l’Autorité palestinienne. Les participants veulent rappeler que la solution pour garantir une paix durable passe par deux Etats. Jamais une solution n’a paru aussi difficile à dessiner alors que Donald Trump s’apprête à s’installer à la Maison Blanche, que les violences se succèdent inexorablement en Cisjordanie, à Jérusalem ou ailleurs en Israël et que le Conseil de sécurité de l’ONU vient d’adopter une résolution condamnant la colonisation israélienne. Pour le journaliste Charles Enderlin, l’Union européenne ferait bien d’arrêter d’investir des milliards dans les institutions palestiniennes pour laisser Israël financeer les terres qu’il occupe. De leur côté, Henri Malosse et Patrick Martin-Genier, spécialistes des questions européennes, plaident pour que l’Union joue le rôle de leadership dans le règlement du conflit. Dans le passé, l’Europe a su montrer comment passer de la guerre à la paix durable.
Arrêtons de financer l’Autorité palestinienne par Charles Enderlin
En coupant les budgets des Territoires palestiniens, l’Union européenne placerait le gouvernement de Benyamin Nétanyahou devant les responsabilités qui reviennent à toute puissance occupante.
Après l’échec du sommet de Camp David en juillet 2000, des négociations de Taba en janvier 2001, de la rencontre de Charm el-Cheikh en février 2005, George W. Bush, le président américain, décidait qu’il était temps d’en finir avec le conflit israélo-palestinien. Le 27 novembre 2007, à Annapolis, il réunissait Ehud Olmert, le Premier ministre israélien, et Mahmoud Abbas, le président palestinien, pour frapper dans le marbre le principe de la solution à deux Etats. Les deux hommes s’engageaient à conclure les négociations en une année.
Trois semaines plus tard, à Paris, Nicolas Sarkozy ouvrait la conférence internationale des donateurs pour l'Etat palestinien en rappelant qu'il s'agissait de créer aux côtés d'Israël : «Un Etat souverain sur son territoire et ses ressources, contrôlant ses frontières, disposant d'une continuité entre Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Un Etat de droit, disposant d'institutions fortes et indépendantes, qui assurera la sécurité de ses citoyens, fera respecter la loi et l'ordre […]. Au bout du compte, un Etat politiquement et économiquement viable.» Lire l'intégralité de l'article
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Oui, l'UE peut faire avancer la paix
Seule référence politique valable pour la résolution du conflit, l’Union européenne doit mettre en place un mécanisme institutionnel privilégiant une coopération et imaginer un statut spécial pour Jérusalem.
«Vers l'Orient compliqué, je volais avec des idées simples», écrit Charles de Gaulle dans ses Mémoires. Quelques idées simples devraient en effet guider les actions des responsables européens : la paix globale et la stabilité stratégique dans le bassin méditerranéen, la fin des drames humanitaires liés à la crise des réfugiés et la guerre en Syrie, une paix durable entre les Israéliens et les Palestiniens. Sur ce dernier point, une conférence internationale aura lieu le 15 janvier. L'Union européenne contribue de façon substantielle à l'aide financière à l'Autorité palestinienne ; elle est donc légitime à faire valoir ses propositions pour une paix durable entre Israël et les Territoires palestiniens. L'Europe est surtout la seule référence politique valable pour le règlement des conflits, car elle est elle-même la preuve vivante qu'on peut mettre fin à des siècles de haines et de conflits, en mettant en place un mécanisme institutionnel qui privilégie la coopération à la confrontation. Lire l'intégralité de l'article.