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Analyse

Réseaux sociaux : la démocratie augmentée ?

Dans le théâtre de la campagne présidentielle, le rôle des réseaux sociaux fait plus que jamais débat. Parmi les reproches qui leur sont faits, la propagation de fausses informations et l’hystérisation des discussions.
(Photo Paul Bradbury. Plainpicture)
par
publié le 20 avril 2017 à 17h46
(mis à jour le 20 avril 2017 à 17h57)

Deux études récentes amènent à saisir la complexité de ce phénomène. La première, dont le journaliste Pierre Haski rapporte les résultats avec une certaine inquiétude, fait état d’une segmentation des internautes français dévastatrice pour la démocratie. Un fossé grandissant se serait installé entre ceux qui privilégient des médias classiques pour s’informer et d’autres qui ne fréquentent que des sites dits «alternatifs». Dès lors, comment une démocratie peut-elle prospérer lorsque les faits ne sont plus suffisants pour créer une base commune de connaissance et donc de discussion ? Un autre projet, piloté par le CNRS, analyse les positionnements des communautés politiques sur la twittosphère liées aux principaux candidats. Leurs cercles d’adhésion respectifs mettent en place des stratégies radicalement différentes : entre promotion des idées et manifestation d’hostilité contre les adversaires.

La présidentielle à l'épreuve des «fake news» par Pierre Haski

Partager des liens sur Internet est devenu une façon courante de s’informer en période électorale. Les cybercitoyens ont tendance à préférer les sites «hors système» aux médias traditionnels, selon une étude en cours. Un danger pour la vie démocratique ?

Une importante étude des partages sur l'Internet français pendant notre campagne électorale a été menée ces derniers mois, à laquelle j'ai été associé comme consultant. Elle a mobilisé d'importants moyens technologiques pour analyser l'ensemble des contenus partagés sur des plateformes ouvertes, réseaux sociaux, etc. (donc sans intrusion dans vos mails, messageries), soit des millions de données. L'étude a été conduite par la société spécialisée Bakamo, avec le soutien de la Open Society Foundation. Lire l'intégralité de l'article.

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Sur la twittosphère, Emmanuel Macron et François Fillon attirent tous les commentaires, Jean-Luc Mélenchon est sorti du bois après le premier débat télévisé et Marine Le Pen est étrangement épargnée

Certains partis politiques utilisent les Big Data issus des réseaux sociaux pour analyser les opinions de leurs concitoyens et y ajuster leur discours. Pendant un mois, Politoscope (1), un projet de recherche piloté par le CNRS, a souhaité mettre les outils de la recherche à disposition des citoyens via un «macroscope politique» afin que tous puissent analyser les stratégies et les positionnements des cinq candidats à la présidentielle les plus présents sur Twitter.

Les cinq communautés politiques ont ainsi été définies comme des groupes de comptes qui relaient, de manière privilégiée, les prises de position d'un candidat, sachant qu'un parti peut être constitué d'une ou plusieurs de ces communautés. En fonction de la proportion de tweets qui mentionnent le nom de ces candidats ou de leur parti, il a été possible de définir plusieurs index pour qualifier les tweets émis par chaque communauté : degré de prosélytisme, d'hostilité, d'idéalisme et d'attention qui est accordée à chaque candidat par les communautés (le capital de focus). Lire l'article dans son intégralité