«Il est bon de se taire, quelquefois. Cet éloge du silence, présenté sur un ton un peu rogue, c'est à moi-même que je l'adresse. J'ai beaucoup hésité avant d'écrire ce livre. Les attentats ont déclenché une logorrhée à laquelle j'ai participé, comme peut-être nous tous. Des heures durant, je suis resté devant l'écran, moi aussi : il en subsiste des traces dans mon ouvrage. J'ai parlé, et j'ai parlé. Mais cette logorrhée est un antilogos. Elle empêche de penser. En croyant libérer la parole, nous nous plaçons en fait sur le terrain de l'émotionnel où veulent nous enfermer les terroristes.» Dans un petit livre très dense, Tristan Vigliano, spécialiste des représentations de l'islam à la Renaissance, tourne autour de la question des caricatures en partant de la première représentation de Mahomet en Occident en 1162.
Tristan Vigliano, L’islam e(s)t ma culture. Leçons d’histoire littéraire pour les jours de tourmente, éditions PUL, 164 pp., 10 €.