Aussi légitimes l’une que l’autre, deux paroles se sont affrontées ce soir-là sur le sujet des agressions sexuelles. Le «je» irréductible de l’auteure contre la voix collective de la femme politique. Deux sensiblités que le dispositif télévisuel a sciemment attisées alors qu’elles soulèvent des questionnements essentiels. Face aux larmes de Sandrine Rousseau, à l’émotion qui l’étrangle, Laurent Ruquier relance sans état d’âme ses chroniqueurs, Christine Angot et Yann Moix. Il attend le clash qui va créer le buzz. Bingo ! Cynisme absolu de l’animateur de l’émission et de sa productrice Catherine Barma ? Un millier de signalements ont été envoyés au CSA, une enquête est ouverte. La télévision joue au catch féminin des opinions ? Sans nous. Par Cécile Daumas
A «On n'est pas couché», le débat n'a pas eu lieu par Clémentine Autain

Le dialogue n'a pas eu lieu. Ainsi va le spectacle télévisuel qui marche au clash, nous laissant compter les points, les rires et les larmes. Samedi soir, celles et ceux qui ont regardé On n'est pas couché auront peut-être simplement choisi leur camp. D'un côté, Sandrine Rousseau, qui accuse Denis Baupin d'agression sexuelle, était venue défendre son livre, un témoignage personnel et politique sur la difficulté pour une femme à parler des violences subies. Elle voulait qu'on l'entende, qu'on entende la souffrance de ces millions de femmes violées, agressées, harcelées, qui se trouvent enfermées dans le silence ou abîmées par le simple fait d'avoir témoigné. Face à elle, Christine Angot a violemment mis en cause cette femme politique qui n'aurait pas à parler en son nom, se tromperait de cadre et de mots. Lire l'intégralité de la tribune
Une agression télévisuelle symptomatique par Marcela Iacub

Mais pourquoi donc ce brouhaha autour du passage de Sandrine Rousseau sur le plateau d'On n'est pas couché ?
L'ancienne élue écologiste était venue présenter son livre Parler, qui vient de paraître aux éditions Flammarion, dans lequel elle fait le récit de l'incompréhension et de l'indifférence qu'elle aurait subies après avoir été victime d'une agression sexuelle. Denis Baupin, son ancien camarade de parti, l'aurait collée à un mur et tenté de l'embrasser. Lire l'intégralité de la tribune