Philippe Godin, l'auteur du blog la Diagonale de l'art sur Libération.fr décrypte cette semaine le travail du photographe François Pache, réalisé en Ethiopie et exposé à la Maison pour tous de Ville-d'Avray (MPT) jusqu'au 22 décembre : «L'impact de ces photographies est immédiat. L'usage du noir et blanc permet d'approfondir, parfois, l'intensité d'un regard surgissant des visages salis par la poussière. L'épiphanie du visage devient le thème central. La photographie de François Pache n'est pas humaniste (encore moins humanitaire), elle est phénoménologique dans la mesure où elle décrit cette apparition du visage et associe la photographie à l'émergence d'une parole. Conférer une visagéité aux hommes sans visages, aux minorités, telle est l'une de ses plus nobles fonctions, à elle qui est si encline à transformer le visage en choses. A la pratique de la photographie des pays dominants, François Pache oppose un autre régime d'images qui n'est plus de l'ordre de la capture, du scalp, du scoop ou même du shoot. Photographier n'est pas figer l'Autre dans son regard. La photographie n'est plus une mise à mort, mais une épreuve de vie !»
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