Michel Wieviorka propose une solution pour extirper la violence qui devient insupportable : revenir au conflit, à sa gestion, à son acceptation. Dans un livre entretien, Face au mal. Le conflit sans la violence, le sociologue revient sur les années de plomb que l'Europe a traversées se souvenant de la préface de Jean-Paul Sartre, aux Damnés de la terre de Frantz Fanon : «Abattre un Européen, c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : reste un homme mort et un homme libre.» Des mots inaudibles aujourd'hui. «Je ne dis pas cela pour le regretter, pour justifier la violence. Je fais un simple constat […]. Nous devons nous rappeler que la violence présente deux faces et non une seule», explique Michel Wieviorka qui rappelle que la démocratie n'est pas la négation du conflit mais son organisation.
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