Préambule prostatique
Il serait souhaitable que l’homme rentrant du travail, sujet à migraine, n’ait pas à honorer sa compagne (ou son compagnon) et reçoive simplement un bon massage de la prostate par sa, son ou ses partenaires qui l’enverrait au septième ciel. Déjà, cela redonnerait un peu « d’activité » aux femmes qui généralement subissent les assauts du mâle alpha bonobo du foyer. Car en fait nous ne sommes que des bonobos très-très légèrement évolués. En zoologie, le mâle dominant, ou mâle alpha, est l’individu d’un groupe d’animaux que les autres membres suivent et auquel ils obéissent ou se soumettent : c’est la définition du foyer hétérosexuel en particulier et de la société en général. Chez les bonobos, de l’ordre des primates, les relations sexuelles, feintes ou réelles, sont le plus souvent utilisées comme mode de résolution des conflits, à côté des mécanismes de domination. Les trois-quarts des rapports sexuels entre bonobos n’ont pas de fin reproductive mais plutôt sociale, et presque tous les bonobos sont pansexuels. Des scientifiques ont appelé cette méthode d’accouplement le « sexe convivial ». Bref, si on faisait plus l’amour et si certains États ou Églises ne misaient pas tout sur la frustration sexuelle, bien des violences et guerres seraient évitées.
Le pénis n’est pas le seul organe de jouissance
Pour l’hétérosexuel mâle et le gay actif, leur pénis est souvent l’unique lieu de plaisir. On ne vous demande pas de mettre de côté ce plaisir-là, mais d’en découvrir un autre, également très puissant. Le corps tout entier est recouvert de zones sensorielles qu’il ne faut pas oublier : les testicules notamment, les fesses et l’anus, mais aussi les cheveux, la stimulation des tétons et j’en passe….
Cantate à la prostate
La prostate est une glande située en dessous de la vessie. Elle sert à fabriquer le liquide séminal qui permet de nourrir et véhiculer les spermatozoïdes. Schématiquement, la prostate est composée de deux parties : la capsule ou « coque » prostatique et la glande proprement dite.
Nombreux sont ceux qui ignorent le rôle de la prostate, organe spécifiquement masculin, ainsi que les délices que procure son massage, qu’il soit effectué par un doigt, un godemiché, un pénis lors d’une pénétration, ou même la main durant un fist-fucking, oui-oui. Les hommes, en souvenir de touchers rectaux médicaux, associent encore souvent leur prostate à des sensations désagréables. À ceci s’ajoute une répulsion culturelle pour les fèces et l’anus.
Les occidentaux n’ont jamais considéré leur prostate comme faisant partie de leurs zones érogènes. C’est un tort. Pourtant, cette glande est bien chez les hommes l’équivalent du Point G chez la femme. Certains garçons arrivent même à l’éjaculation par sa seule stimulation.
Anatomie de la prostate
Cette glande sexuelle a la forme d’une châtaigne. Elle est située sous la vessie et entoure la base de l’urètre. Elle est grise, élastique, lisse et mesure en moyenne 3 cm de haut, 4 cm de large avec une épaisseur de 2,5 cm. Elle se sent habituellement comme un petit dôme. La prostate est entourée des petites glandes de Cooper. Légèrement plus haut, se trouve la vessie. Sa manipulation interne peut quant à elle provoquer un réflexe urinaire très fréquent. Ses dimensions variant avec l’âge, un excès de cette augmentation de volume peut diminuer le calibre de l’urètre et gêner la miction : c’est l’adénomie de la prostate. Cette glande produit le liquide spermatique qui augmente la fluidité du sperme et sert de tampon à l’acidité vaginale lors du coït, permettant la survie des spermatozoïdes. Sa stimulation provoque ou intensifie l’orgasme. On peut stimuler la glande de la prostate avec un ou deux doigts avancés de quelques centimètres à l’intérieur de l’anus en appuyant en direction du pénis. Ce qui laisse l’autre main libre pour masturber le pénis lui-même.
Au premier abord, la sensation provoquée par son massage peut être désagréable, voire douloureuse. A terme, les sensation peuvent se révéler très agréables. Il s'agit, surtout au début de la stimulation, de ne pas être tendu et de ne pas appréhender ce jeu. Alice Kahn Ladas (1) explique : «une malaxation de la zone de la glande produit des sensations à la fois nouvelles et excitantes, tant émotionnellement que physiologiquement, elles sont bien différentes de celles qui accompagnent normalement la stimulation du gland. La différence est comparable à celle qui, chez la femme, sépare la stimulation du point G ou du clitoris.»
Au moment de l’orgasme, il se produit des contractions involontaires de la prostate et des vésicules séminales (productrices de sperme) et l’expulsion sous pression du sperme.
On lira la suite de ce texte dans un prochain post.
(1) Kahn Ladas, Alice, Beverly Whipple, Perry, John, Le point G et autres découvertes récentes sur la sexualité humaine, Robert Laffont, 1982.
Pour aller plus loin on lira «Le Guide Tabou du Point P et du plaisir prostatique» de Aslinn Emirzian et Charlie Glickman, Ed. Tabou.