Lancée le 15 janvier en remplacement d’APB - qui avait laissé de nombreux lycéens sans affectation à la rentrée 2017 et contraint certaines filières saturées à pratiquer le tirage au sort -, la nouvelle plateforme d’orientation des élèves de terminale Parcoursup est elle aussi l’objet de violentes critiques. Côté lycées, des difficultés techniques affolent les élèves, et les professeurs principaux ont pour obligation de fournir un avis sur l’ensemble des vœux effectués. Côté universités, tous les dossiers doivent être examinés et triés, les mieux classés étant prioritaires pour obtenir une place.
Depuis plusieurs semaines une opposition se manifeste : les enseignants faisaient grève les 6 février et 22 mars, des étudiants bloquent une dizaine d’universités et certains enseignants-chercheurs refusent d’examiner les dossiers, dénonçant la logique du système et le manque de moyens. Faut-il alors abandonner Parcoursup et la sélection qu’il impose ou, au contraire, y voir un progrès par rapport au système qui l’a précédé ?
L'égalitarisme est une utopie par Patrick Fauconnier
Les opposants à Parcoursup oublient que le système précédent éliminait 60 % des élèves avant la fin de leur licence. L’université devra désormais mieux guider ses étudiants.
Les Français sont travaillés par deux passions antinomiques : une profonde demande de liberté se conjugue chez eux avec une constante revendication d'égalité. Les étudiants opposés à la réforme des inscriptions en fac, via le nouveau système Parcoursup, sont très habiles en tambourinant que ce système instaure la sélection à l'université. Lire l'intégralité de la tribune
Fini les parcours atypiques, adieu à la seconde chance par François Ide
Leur orientation réduite à des items et à des lettres de motivation, les lycéens sont victimes d’une logique où le quantifiable prime sur la culture et le savoir.
On connaît la légende de Procuste, cet aubergiste chargé par les dieux de faire dormir les hommes dans des lits trop grands ou trop petits afin de les mutiler - ou de les redimensionner, dirions-nous aujourd'hui. Alors que les futurs bacheliers ont fini de remplir leurs vœux sur la plateforme Parcoursup, érigée sur les ruines de la défunte et peu regrettée APB, les professeurs de terminale s'attellent, lors d'interminables conseils de classe, à évaluer, trier, classer, sélectionner, et biffer d'une rafale de clics dans une forêt d'items l'avenir de leurs élèves. Lire l'intégralié de la tribune