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Tribune

Du «plan Borloo» à la mobilisation nationale

Des intellectuels, entrepreneurs et acteurs civiques soutiennent le plan pour les banlieues de Jean-Louis Borloo mais s'inquiètent de certaines voix qui essaient déjà d’étouffer dans l’œuf cette tentative de «mobilisation nationale».
Jean-Louis Borloo assiste au gymnase Jean-Jaurès à Paris à la «5e étape des états généraux de la ville de Paris», le 26 avril, jour de sa remise du rapport sur le «plan Banlieues» au Premier ministre. (Photo Denis Allard pour Libération)
publié le 2 mai 2018 à 17h40

Jean-Louis Borloo a écouté les acteurs de terrain, longuement. Les programmes concrets qu’il propose, élaborés dans le dialogue, peuvent provoquer la mobilisation nationale qui redonnera son sens à notre devise républicaine. Enfin !

Nous sommes fiers et heureux qu’un tel dessein nous soit proposé à tous, citoyens, entrepreneurs, acteurs associatifs, élus et nous voulons que le «plan Borloo» soit mis en œuvre pleinement, rapidement et avec enthousiasme! Pas de réserves sur les budgets à allouer, pas de débats stériles sur des détails ou sur des manques, pas de querelles de chapelles. Les financements sont possibles: on a su, face à l’urgence, mettre des sommes plus considérables dans le renflouement des banques. Avançons vite et ajustons au fur et à mesure les programmes aux réalités.

Certains déjà considèrent que ce sont des dépenses dont nous n’avons pas les moyens. Disons-le haut et fort: il ne s’agit pas d’on ne sait quelle charité publique versée dans un puits sans fond mais bien d’un investissement qui rapportera beaucoup plus qu’il ne coûte ! Oui, un investissement d’avenir qui peut activer le potentiel de créativité et de richesse de 20% de la population aujourd’hui en marge et stérilisée. D’autres disent craindre une rupture de l’égalité républicaine quand il s’agit simplement de justice, visant à rétablir un accès de tous aux biens communs que sont l’activité, la santé, la mobilité et la tranquillité publique.

Tout retard de la part de l’Etat et toute division entre ceux qui peuvent soutenir la démarche seront exploités pour que rien ne change. Le scepticisme est énorme et les crispations de plus en plus fortes. Il y a donc besoin d’un vaste mouvement de soutien à ce projet pour qu’on ne parle pas demain du rapport Borloo mais du déclic Borloo. Les rapports terminent leur vie au fond des tiroirs, les déclics peuvent entraîner de proche en proche des mouvements sociaux d’ampleur.

Nous demandons donc que les programmes proposés par Jean-Louis Borloo soient mis en œuvre sans délai et nous affirmons être prêts à participer à cette mobilisation dans le cadre de nos responsabilités professionnelles et de nos engagements personnels.

Premiers signataires: Malika Brahmi, créatrice d'un studio d'animation; Jérôme Bar, cofondateur d'AequitaZ; Anne Beaufumé, secrétaire du Club des Vigilants; Nicolas Beriot, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts; Agnès Cabannes, déléguée générale de SoL France; Alain Caillé, animateur des Convivialistes; Pierre Calame, président honoraire de la FPH; Maurice Charrier, maire honoraire de Vaulx-en-Velin; Hervé Chaygneaud-Dupuy, innovateur sociétal; Gabriel Cohn-Bendit, essayiste; Dany-Robert Dufour, philosophe; Danielle Dufour-Coppolani, professeure; Jean-Pierre Duport, ancien préfet; Olivier Favereau, économiste; Philippe Frémeaux, journaliste; Laetitia Gourbeille, membre du CA de SoL France; Jean-Marie Gourvil, convivialiste; Arlette Heyman-Doat, professeur de droit public; Emile Hooge, entrepreneur, acteur de l'innovation collaborative; Bruno Lamour, président du collectif Roosevelt; Armel Le Coz, fondateur de Démocratie ouverte; Corinne Lepage, ancien ministre; Didier Livio, entrepreneur, ancien président du CJD; Corine Pelluchon, philosophe; Hugues Sibille, président du labo de l'ESS; Patrick Viveret, philosophe; Armelle Weisman, administratrice Réseau Entreprendre Paris; Jean-Pierre Worms, cofondateur du collectif Pouvoir d'agir.