Laura Schwartz est franco-israélienne, Sabyl Ghoussoub franco-libanais, ils s'écrivent à travers un blog, En attendant la guerre, pour conjurer leurs peurs. Cette fois, Sabyl se dit au-delà des mots : «La guerre, ce mot qui me suit depuis mon enfance. A cause d'elle, mes parents sont devenus des exilés. Je suis né et j'ai grandi à Paris. Je suis retourné au Liban et aujourd'hui, je ne veux plus y mettre un pied. Tout ça, à cause de la guerre. La vivre, c'est recevoir des bombes sur la tête mais aussi, se l'imaginer, se la projeter. C'est un mal qui ronge. J'ai même peur en avion à cause d'elle, moi, qui n'ai jamais eu la trouille dans les airs. Aussi bizarre que cela puisse paraître, atterrir au Liban m'effraie. Je me demande toujours si, pendant les quatre heures qui séparent Paris de Beyrouth, une guerre ne se serait pas enclenchée entre nos deux pays. Le pilote aurait alors à se poser sur une piste cabossée car notre aéroport reste et restera toujours votre première cible. Je devrais te parler de Gaza et Jérusalem mais je ne trouve plus les mots. Laura, j'aimerais m'accorder une pause.»
Extrait du billet de blog de Sabyl Ghoussoub coauteur avec Laura Schwartz de «En attendant la guerre» sur Libération.fr