Etrange veille d’élections de mi-mandat, après deux ans d’administration Trump, entre colis piégés et attentat antisémite. Ces derniers événements ne sont que les symptômes du profond malaise de la société américaine. Celui d’un pays en état de guerre depuis septembre 2001, selon l’historien Romain Huret. Les vétérans d’Afghanistan et d’Irak incarnent à eux seuls ce trouble profond. Ces revenants subissent une véritable épidémie de suicides depuis 2008, faisant plus de victimes que les combats eux-mêmes.
Cette année 2008 est aussi celle de la plus grande crise qu’ont connue les Etats-Unis depuis 1929. Les grandes villes ne s’en sont pas relevées : leurs centres sont à l’abandon. Les quartiers afro-américains sont les plus touchés. Selon la géographe Florence Nussbaum, cela ne risque pas de s’arranger car Donald Trump ne cesse de diminuer les financements en leur faveur. Entre quartiers en ruine et vétérans délaissés, l’Amérique de Trump est aux prises avec des vents contraires qui alimentent la montée de l’alt-right que symbolise si bien l’actuel locataire de la Maison Blanche.
Voir :
"Vétérans : retour vers l'enfer ?" Par Romain Huret, directeur d'études à l'EHESS, historien des inégalités aux Etats-Unis
"Les centres de grandes villes américaines laissés à l'abandon" Par Florence Nussbaum , doctorante en géographie, université Sorbonne-Paris-Cité.