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Analyse

Etats-Unis : ce qui s’est joué dans les urnes

Retour sur les résultats des élections américaines du 6 novembre, avec l'éclairage du géographe Renaud Le Goix et de Pierre Guerlain, professeur émérite en études américaines.
Stacey Abrams (à gauche), candidate démocrate au poste de gouverneure de Géorgie, à Macon, le 2 novembre. (Photo Ruth Fremson. The New York Times)
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publié le 20 novembre 2018 à 17h06
(mis à jour le 20 novembre 2018 à 17h53)

Aurions-nous tendance à plaquer nos problèmes franco-français sur la situation politique outre-Atlantique ? Les résultats des élections américaines du 6 novembre ont été lus par de nombreux commentateurs français comme opposant des quartiers gentrifiés (bobos ?) ou afro-américains démocrates à une suburb homogène blanche de la classe moyenne, conservatrice et républicaine. Mais avec un peu de recul, et en regardant de près les résultats, on note combien il est difficile de tracer de si grandes lignes de partage, comme le rappelle le géographe Renaud Le Goix. Notamment parce que les périphéries américaines ont connu de profondes mutations depuis les années 80 et se sont depuis diversifiées.

Un autre exemple de réflexion simpliste ? Assimiler les femmes et les Noirs américains à la gauche. Ce n’est pas parce qu’elle est femme et afro-américaine que Stacey Abrams, candidate démocrate au poste de gouverneur en Géorgie, est une vraie progressiste, pointe l’historien Pierre Guerlain, mais parce qu’elle prolonge aujourd’hui une longue tradition de lutte contre la marginalisation et le racisme.

Démocrates au centre, républicains en périphérie ? par Renaud Le Goix

Analysés dans le détail, les résultats des midterms montrent que les clivages politiques aux Etats-Unis ne se résument pas à une opposition entre le cœur des métropoles et les «suburbs».

Tribune. Vue de France, la géographie électorale des Etats-Unis se réduit souvent à une opposition entre ville-centre et suburbs («banlieues»). Pour présenter les résultats des midterms du 6 novembre, de nombreux commentateurs ont ainsi opposé, d'un côté, des territoires progressistes et démocrates, constitués par des quartiers d'affaires internationalisés et gentrifiés voisinant le ghetto afro-américain et les quartiers des communautés, et de l'autre, une suburb homogène blanche de la classe moyenne, conservatrice et républicaine. Lire l'intégralité de la tribune

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Tribune. Georgia on My Mind est le titre d'une chanson de Ray Charles qui date de 1960 mais est restée populaire durant des décennies. Elle fait partie de mes repères musicaux. Il y a une vingtaine d'années, j'ai fait, grâce à un collègue qui y enseignait, un séjour au Spelman College, une université dite «historiquement noire» où étudient des jeunes filles. Expérience formatrice de vivre sur un campus où j'étais un des rares hommes et un des rares Blancs. Lire l'intégralité de la tribune