En partenariat avec la Fédération Parapluie Rouge, nous relayons les témoignages de travailleurSEs du sexe recueillis au mois de novembre 2018 sur l'impact de la pénalisation des clients sur les conditions de vie et de travail. Cette collecte de témoignages se déroule dans le cadre de la Question Prioritaire de Constitutionnalité actuellement en cours concernant la pénalisation des clients.
Les personnes dont nous relayons les témoignages sont issues de communautés variées de travailleurSEs du sexe : femmes cisgenres, transgenres, hommes cisgenres, transgenres, travaillant dans la rue ou sur internet, maîtrisant le français ou non, ayant un titre de séjour en France ou non. Le constat est encore une fois sans appel : la pénalisation des clients nuit aux travailleurSEs du sexe, quel que soit leurs modalités d’exercice, quel que soit le degré d’autonomie dont elles disposent dans leur activité, quelle que soit leur situation au regard du séjour en France. Pour des raisons de garantie d’anonymat, les prénoms ont été modifiés et nous ne publions pas l’origine du témoignage.
"Je me sens victime de cette loi car mon métier qui est pourtant légal est remis criminalisé de fait, puisque mes clients sont traités comme des délinquants. Ma vie privée n'est pas respectée car mes relations amicales ou sentimentales sont suspectées d'être intéressée et les personnes qui me côtoient prennent le risque d'être taxées de proxénétisme. Mon autonomie personnelle ainsi que ma liberté d'entreprendre est de ce fait bafouée. Ce que j'observe depuis la loi de pénalisation de 2016 c'est que le comportement des clients a changé. Ils reportent sur moi leur crainte d'avoir des ennuis en m'imposant des horaires plus tardifs. Ils sont devenus plus exigeants pour protéger leur propre sécurité, m'obligeant moi à prendre des risques. Ils sonnent à n'importe qu'elle heure et demande des séances même en pleine nuit, et négocie les tarifs fortement à la baisse. Comme il y a eu aussi une baisse de fréquentation cela correspond à une hausse des demandes des rapports non protégés"
Célia