Tribune. La démocratie locale ne peut plus être confisquée, empreinte d'une rigide verticalité où l'intervention du citoyen serait réduite à une sollicitation tous les six ans. Il n'est pas acceptable qu'un maire se prononce sur une candidature aux Jeux olympiques et paralympiques, l'ouverture des magasins le dimanche ou la police municipale sans consulter les citoyens, dans le secret d'un bureau à l'Hôtel de Ville. Paris vaut mieux que ça. La démocratie parisienne n'est pas faite pour les petits calculs politiciens. Elle est faite pour les grands projets et les grandes espérances.
Nous voulons multiplier les temps démocratiques et introduire une participation active des habitants aux choix et aux projets qui engagent leur avenir. Il faut réellement associer les Parisiens à l’évaluation des politiques publiques. Les conseils de quartier ont constitué une belle innovation démocratie au début des années 2000, mais l’enthousiasme du début est retombé et ces instances de concertations se sont essoufflées. Revenons aux comptes-rendus de mandat dans chaque arrondissement que Bertrand Delanoë avait mis en place, mais qui ont été abandonnés depuis 2014. Le maire de Paris devra tous les ans aller à la rencontre des habitants de chaque arrondissement, avec tous ses adjoints. Les maires d’arrondissement devront faire de même dans les quartiers. Tous, ils rendront des comptes, en toute transparence. Redonnons à Paris du souffle, par la démocratie!
S’agissant du budget de la Ville, allons plus loin que l’actuel budget participatif taille miniature. Nous voulons que la totalité du budget d’investissement de la Ville de Paris soit élaborée de façon participative et validé par une consultation citoyenne, car tous les investissements de Paris sont pour –et payés par– les Parisiens !
Notre ambition est la suivante: que les Parisiennes et les Parisiens participent à tous les maillons de la chaîne démocratique et qu’ils soient associés non seulement à la conception mais également à la décision et à l’évaluation des projets.
Notre cadre d’action principal, ce sera le conseil d’arrondissement. Aujourd’hui, il est une chambre d’enregistrement qui ne décide plus grand-chose, car l’essentiel remonte au Conseil de Paris. Le maire d’arrondissement aussi doit retrouver sa place comme le noyau dur de la politique locale, avec les moyens d’exercer sa mission et d’être le responsable des services municipaux agissant à l’échelle la plus fine du territoire.
Paris est aussi riche d'un tissu associatif, d'expertises et de créativité que les politiques publiques ont négligé depuis trop longtemps. Ces forces vives impliquées construisent dès à présent le Paris du XXIe siècle, c'est-à-dire un Paris solidaire et d'avant-garde. Associons-les au sein d'un «lab» d'experts et de chercheurs pour travailler autour des grands défis que sont la lutte contre la pauvreté, la santé publique ou l'innovation technologique. Le maire et les maires d'arrondissements pourront utilement s'appuyer sur une institution composée de cette société civile qui fait grandir Paris chaque jour.
Réduisons aussi le nombre d’adjoints au maire. Il y en a aujourd’hui 27, soit plus que de ministres dans le gouvernement ! Nous voulons une équipe resserrée de 10 adjoints, avec une parité parfaite. L’exemplarité et la transparence seront la règle. Tous les membres de l’exécutif municipal devront publier une déclaration de patrimoine et d’intérêt que chaque citoyen pourra consulter.
Ainsi, la démocratie parisienne retrouvera son lustre et sa noblesse. Elle deviendra un débat permanent et, foi de Parisien, les citoyens reprendront les clefs de leur ville et de leur destin!