Tribune. En écho aux manifestations unitaires des gilets jaunes, du mouvement social et des quartiers populaires, cette tribune, à l'initiative d'une centaine d'intellectuel·le·s et de militant·e·s, préconise de constituer une coordination nationale antirépression.
Depuis l’instauration de l’état d’urgence sous la présidence de François Hollande et d’une législation liberticide par Emmanuel Macron, des milliers de citoyen·ne·s, de jeunes, même mineur·e·s, de militant·e·s et d’élu·e·s notamment, ont connu le «talon de fer» dans le cadre d’interventions policières et de suites judiciaires : agressions physiques, blessures et morts, arrestations, perquisitions, condamnations, assignations à résidence, contrôles… Cette répression, d’abord appliquée aux quartiers populaires et aux concitoyen·ne·s descendant d’immigrations et souvent originaires, comme les migrant·e·s, de pays encore soumis à la prédation néocoloniale, s’est vue étendre à l’ensemble du mouvement social et écologique.
Les gilets jaunes qui, à partir des périphéries abandonnées, remobilisent le pays de manière très majoritairement pacifique, paient un lourd tribut, et l’emploi d’armes meurtrières par les forces de l’ordre françaises fait l’objet de condamnations internationales de la part du Défenseur des droits, de l’ONU, du Parlement européen, du Conseil de l’Europe… Une telle politique de «maintien de l’ordre» ne peut que favoriser la montée de l’extrême droite.
C’est pourquoi nous militons pour qu’une campagne associant mouvement social, gilets jaunes, quartiers populaires et comités de soutien des victimes articule étroitement la reconquête démocratique et celle de notre modèle social issu du Conseil national de la Résistance. Il est urgent de lancer une alerte citoyenne et de constituer une coordination qui organise des meetings nationaux et régionaux antirépression, et qui ouvre une caisse nationale de soutien aux victimes ou aux familles de victimes, alimentée en particulier par les organisations qui ont les moyens, dont les syndicats, ainsi que par les citoyen·ne·s.
Enfin, des états généraux doivent débattre et lister des éléments programmatiques et stratégiques pour le refus du néolibéralisme autoritaire et pour la promotion d’un véritable Etat de droit, démocratique et émancipateur, dont l’interdiction des armes mutilantes.
Version longue : https://blogs.attac.org/commission-democratie/situations-non-democratiques/article/sos-democratie-en-peril
Premiers signataires
Assemblée des blessés
Etienne Adam, syndicaliste, militant des droits de l'Homme
Louis Adam, commissaire aux comptes, retraité
Jean Agnès, chercheur en philosophie de l'éducation, ancien responsable associatif (Metz)
Bernard Allain (Marseille)
Nils Andersson, ancien éditeur, essayiste géopolitique
Guy Ayats, enseignant retraité, syndicaliste
Karine Ballon, déléguée syndicale CGT-Fonction publique territoriale (Grenoble)
Franc Bardou, écrivain et poète occitan
Christophe Baticle, socio-anthropologue (université de Picardi-Jules-Verne, Amiens)
Adda Bekkouche, juriste
Nicolas Béniès, économiste
Jacques Bidet, philosophe
Philippe Blanchet, université de Rennes-II, Fondation Copernic
Marie France Bonnemayre, cadre de santé (Ganges, Hérault)
Martine Boudet, essayiste, conseil scientifique d'Attac France (Toulouse)
Henri Braun, avocat
Jean-Paul Bruckert, professeur retraité
Νοëlle Burgi, université Paris-I – Centre européen de sociologie et de science politique, département de science politique
Claude Calame, historien et anthropologue (EHESS Paris), conseil scientifique d'Attac, Ligue des droits de l'Homme
Gérard Chaouat, directeur de recherches émérite au CNRS-Inserm (hôpital Saint-Louis, Paris)
Jean Claret, militant associatif (Toulouse)
Pierre Cours-Salies, universitaire, sociologue
Armand Creus, ancien responsable syndical au Grand-Lyon-Métropole
Alexis Cukier, philosophe
Hendrik Davi, chercheur en écologie (Marseille)
Laurence De Cock, historienne
Christian Delarue, membre du conseil national du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples et altermondialiste (Rennes)
Bruno Della Sudda, militant altermondialiste et autogestionnaire, ancien conseiller municipal de Nice
Gilles Deloustal, simple citoyen (Les Adrets, Isère)
Monique Demare, enseignante
Christian de Montlibert, sociologue (Strasbourg)
Daniel Desmé, chargé de cours en sociologie, retraité
Étienne Doussain, adhérent Attac
Tosse Ekue, éducateur et animateur culturel
Didier Epsztajn, animateur du blog «Entre les lignes entre les mots»
Patrick Farbiaz, militant écologiste
Jean-Michel Faure, sociologue, membre du centre de sociologie européenne (EHESS), professeur émérite à l'université de Nantes
Yann Fiévet, socio-économiste
Bernard Fischer, employé de la sécurité sociale
Jacques Fontaine, universitaire, géographe (Bourg-en-Bresse, Ain)
Jean-Marc Fontaine, retraité cheminot syndicaliste.
Isabelle Garo, enseignante, philosophe
Jean-Luc Gautero, directeur du département de philosophie à l'université de Nice-Sophia Antipolis
Karl Ghazi, syndicaliste (Paris)
Jérôme Gleizes, université Paris-XIII
Marie-Claude Herboux, militante féministe
Gilles Houdouin, conseiller régional de Normandie (Le Havre)
Rada Iveković, réseau Terra
Samy Johsua, universitaire en sciences de l'éducation (Marseille)
Anne Jollet, historienne
Robert Joumard, commission démocratie d'Attac France (Lyon)
Pierre Khalfa, économiste
Mathilde Larrère, historienne
Christian Laval, professeur émérite de sociologie
Claude Layalle, membre d'Attac France et du comité local Paris XIIe
Christian Lazzeri, philosophe
Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
Francis Lecomte, militant associatif et membre d'Attac Le Havre
Corinne Le Fustec, militante de l'éducation populaire
Christophe Lemasson, militant syndical
Patrick Le Moal, inspecteur du travail retraité
Serge Le Quéau, cofondateur de Sud-PTT Bretagne et altermondialiste
Jean Paul Leroux, agrégé de philosophie (Gap)
Patricia Leuenberger, comité local Attac Pays Basque
Fred Licciardi, Attac Sète-Bassin de Thau (Hérault)
Olivier Long, universitaire et peintre, Université Paris-I
Raymond Maguet, retraité militant associatif et citoyen
Jean Malifaud, syndicaliste FSU
Philippe Marlière, universitaire (Londres)
Jean-Pierre Martin, psychiatre, retraité du service public
Michel Mas, militant associatif et syndicaliste (Carcassonne)
Gustave Massiah, économiste (Paris)
Christophe Mileschi, professeur des universités, traducteur, écrivain (Paris-Nanterre)
Alain Miossec, militant syndical
Martine Monier, militante altermondialiste, Attac (Paris)
Bénédicte Monville, conseillère régionale Île-de-France (élue à Melun et à la communauté d'agglomération Maubeuge-Val-de-Sambre)
Robi Morder, juriste
Alain Mouetaux, ancien militant Sud-PTT, militant associatif Attac Réunion 974
Arnaud Muyssen, médecin hospitalier
Richard Neuville, militant autogestionnaire et syndicaliste (Ardèche)
Ambroise Noémie, poète, chanteur (Pyrénées-Atlantiques)
François Nowakowski, urbaniste, architecte, maître de conférences à l'Ensa de Lyon
Ugo Palheta, sociologue
Jeanne Parreau, commission démocratie d'Attac France (Lille)
Jean-François Pellissier, employé, responsable politique
Bastien Pereira Besteiro, sociologue, militant Sud-Education (Lyon)
Evelyne Perrin, présidente de Stop précarité, conseil scientifique d'Attac France
Martine Petit, membre d'Attac Quimper, cofondatrice de l'Alliance citoyenne pour la transition écologique et sociale (Actes) en Cornouaille
Yves Quintal, association ETM 31.46 (Cahors)
Emmanuel Renault, philosophe
Michèle Riot-Sarcey, historienne
André Rosevègue, syndicaliste, membre de l'Union juive française pour la paix (UJFP)
Louis Salce, militant associatif (Carcassonne)
Henri Saint Jean, formateur en travail social, retraité doctorant au Laboratoire BePsyLab «Bien-être & Processus de subjectivation» de l'université d'Angers
Catherine Samary, économiste
François Schalchli, commission démocratie d'Attac France (Toulouse)
Serge Seninsky, militant associatif (Paris Xe)
Patrick Silberstein, éditeur aux éditions Syllepse
Gérard Tautil, essayiste, coordinateur de la revue Occitania-Lo Cebier
Jacques Testart, biologiste, critique de science
Jean-Michel Toulouse, essayiste, militant associatif et politique
José Tovar, professeur, syndicaliste
Jérôme Valluy, enseignant-chercheur, Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Jean-Paul Vanhoove, coordinateur de l'agenda des actions africaines (Hauts-de-Seine)
Pedro Vianna, poète, homme de théâtre
Christiane Vollaire, philosophe
Louis Weber, éditeur (Le Croquant)
Pierre Zarka, ancien directeur de l'Humanité