Le géographe Gilles Fumey écrivait, lundi soir, sur le blog «Géographies en mouvement» publié par Libération.fr, alors que l'incendie n'était pas encore maîtrisé ce que représentaient Notre-Dame et les cathédrales. «Ultimes refuges et derniers bastions quand cédaient les remparts, les cathédrales conservaient souvent le trésor de la commune. Lieu de réunion pour les associations, les banquets, les spectacles, elles tenaient du forum et des amphithéâtres. Les prélèvements qu'elles collectaient allaient aux hospices, aux universités, aux associations de justice.» Mais ces cathédrales sont bien plus que nos racines chrétiennes, elles sont plus universelles poursuit l'auteur : «Notre-Dame de Paris est une part, mais qu'une petite part, de la pensée française. Car il a fallu la pile romaine, la voûte persane, l'arc arabe, l'émail sassanide, la peinture copte, la miniature byzantine, les traditions d'Euclide et d'Aristote, la science de Pline, la Bible venue de Bethléem et du Sinaï, la théologie des pères du désert.» C'est sûrement pour cette raison que Notre-Dame de Paris en flammes était la nuit de lundi à mardi sur tous les écrans d'Europe et du monde.
Extrait du billet de blog de Gilles Fumey, coauteur de «Géographies en mouvement» sur Libération.fr