Est-il possible de penser le futur en dehors du cadre forcément enchanteur des innovations technoscientifiques à venir ? Cet avenir, modelé par l'intelligence artificielle, la biologie de synthèse et la robotique, est aujourd'hui considéré comme inévitable, conséquence imparable d'une logique de progrès. Pour son douzième numéro, la revue Socio publie un long dossier dirigé par Daniel Compagnon et Arnaud Saint-Martin et intitulé «La technique y pourvoira !». «Davantage encore que le néolibéralisme […], la technique revêt le caractère de l'idéologie dominante de notre époque à laquelle même les forces progressistes souscrivent, par exemple en ressassant le dogme fallacieux de la neutralité technique», écrivent-ils. Pour eux, il faut, pour privilégier «la liberté de l'homme et la relation sociale non marchande», s'affranchir de cet envahissant discours de la promesse. Et, enfin, se réapproprier «les choix sur les futurs possibles».
Revue Socio, «La technique y pourvoira !», numéro 12, avril, FMSH Editions, 20 €.