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Blog «GreyPride»

Les plus vulnérables, toujours absents des combats des LGBT+

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Minorités dans la minorité, ou simplement invisibles, ils ont du mal à se faire entendre ou simplement exister au sein d'une communauté pas toujours très accueillante
Marche des fiertés 2017 crédit FC
publié le 28 juin 2019 à 14h17
(mis à jour le 20 juillet 2019 à 1h07)

C’est la grande marche des fiertés ! Une marche qui au fil des ans est devenue plus festive que revendicative.

Les revendications pour l’accès aux nouveaux droits associés à la filiation occupent largement le terrain et malheureusement occultent la situation de personnes qui continuent d’être maltraitées ou ignorées.

Je pense aux personnes intersexes, qui se sont regroupées dans un mouvement éphémère «les délaissé-e-s de la fierté».

Je pense aux personnes trans, dont la vie quotidienne reste toujours aussi difficile et dont l’espérance de vie n’est pas très grande.

Je pense aux personnes handicapées LGBT+, qui cumulent les discriminations et pour lesquelles le slogan pourrait être «pas de bras, pas de chocolat».

Je pense aux jeunes migrants qui fuient leurs pays pour éviter d’être assassinés par les membres de leur famille ou par un état homophobe.

Je pense à tous ceux issus de communautés culturelles ou religieuses qui ne peuvent pas accepter que leur fille ou leur fils puisse être homosexuel.

Je pense aux survivants du SIDA, qui arrivent à la fin de leur vie, à bout de force, peu de revenus et avec la crainte d’être de nouveau discriminés en entrant dans une institution pour personnes âgées.

Je pense à tous les vieux, toutes les vieilles qui ont vécu une vie de discrimination et qui arrivant maintenant dans le grand âge et la dépendance se retrouvent encore plus isolés et sans soutien d’une communauté à laquelle ils ou elles pensaient appartenir.

Je pense aux sans voix, aux laissés pour compte...

Les nouveau droits à la filiation, c’est bien... mais il en va de l’honneur de notre communauté de défendre les droits des plus vulnérables, comme nous l’avons fait à l’époque du SIDA, pour faire évoluer la société sur des sujets qui bénéficieront à tout le monde.

Je n’entends pas beaucoup de voix pour défendre toutes ces causes, pour que collectivement nous soyons les porte-paroles d’une vrai diversité. Appartenir à une minorité devrait nous enseigner à être vigilant de la situation des plus fragiles, des plus exclus.

Mon combat n’est certainement pas de vouloir appartenir, à tout prix, à une famille «normale» : je revendique toujours mon droit à la différence, seule façon de pouvoir faire accepter la diversité dans notre société.