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Libération
Critique

Le champ quantique d’Alain Connes

publié le 30 octobre 2019 à 18h16

Il faut l'avouer, la fascination qu'exercent sur nous les travaux d'Alain Connes, Médaille Fields 1982, médaille d'or du CNRS et titulaire de la chaire analyse et géométrie au Collège de France, est inversement proportionnelle à notre compréhension. Dès lors, ce petit livre où le chercheur raconte son parcours et explique, sans entrer dans des détails qui ne pourraient que nous égarer, ses découvertes, ne pouvait qu'attiser notre curiosité. On y retrouve le «point de départ» de sa recherche : la découverte par Heisenberg que «lorsque l'on travaille avec un système microscopique et que l'on multiplie des quantités observables […], on ne peut plus permuter librement les termes du produit». En gros, «A» fois «B» n'est pas égal à «B» fois «A». Alain Connes va alors travailler sur l'algèbre «non commutative» et découvrir qu'elle engendre son propre temps. Si nous avons été parfois dépassés par les explications théoriques, la poésie du propos nous a portés jusqu'à cette belle conclusion où Connes se fait défenseur de l'ennui pour faire progresser la recherche.