Vendredi 21 février, une réunion était organisée à Paris entre des organisations de travailleuses du sexe et David Belliard, Anne Souyris, ainsi qu’Esther Benbassa. Il n’a pas fallu longtemps pour que les travailleurSEs du sexe demandent des explications concernant l’investiture de Raphaëlle Rémy-Leleu, ancienne porte parole d’Osez le féminisme, comme tête de liste EELV pour Paris-centre. La réponse de Belliard fut que pour gagner une élection, il faut élargir sa base et rassembler, y compris avec des personnes avec qui on n’est pas d’accord sur tout. Bizarrement, il est possible pour EELV de retirer l’investiture la veille d’une élection à un candidat travesti soi-disant parce que cela ferait perdre des votes, tandis que des candidats qui s’opposent ouvertement aux droits des travailleuses du sexe ne posent aucun problème.
Soutenir la pénalisation du travail sexuel est une opinion légitime au sein d'EELV, mais on nous assure que chaque candidat est tenu par le programme et qu'en ce qui concerne la politique municipale, tout le monde est d'accord pour abroger les arrêtés anti-prostitution et soutenir les approches de santé communautaire, y compris les prohibitionnistes. On aimerait y croire, sauf que le 23 septembre 2019, il y a à peine quelques mois, le maire du 2ème arrondissement Jacques Boutault a fait voter un vœu anti-prostitution appelant à plus de présence policière pour réprimer la prostitution dite «intrusive» dans le quartier de la rue St-Denis. La commune de Bègles a elle aussi pendant des années adopté des arrêtés anti-prostitution sans que personne n'ait rien à y redire au sein d'EELV.
Le bilan de la gauche municipale est pourri. Les travailleuses du sexe ne sont même pas une population clé à part entière au sein de «Paris sans sida», mais une sous catégorie des personnes trans. La répression est présente partout dans la capitale et chacun se renvoie la balle. EELV dit qu'ils ne peuvent pas faire plus car c'est de la responsabilité du PS qui bloque, tandis qu'Anne Hidalgo dit qu'elle ne peut rien faire à cause de la préfecture.
EELV a comme seul bilan positif d'avoir en partie sauvé la subvention du Lotus bus de Médecins du Monde dénoncée par le groupe communiste et certains grands élus socialistes à cause de leur opposition à la pénalisation des clients, et celle du Bus des femmes, actuellement en grande difficulté. Belliard promet qu'il demandera à Hidalgo et au PS d'inclure l'abrogation des arrêtés anti-prostitution au sein de l'accord programmatique de l'entre deux tours. Nous verrons donc s'il parvient à faire respecter cette promesse.