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Blog «Humeurs noires»

​March Mallow réenchante le jazz des années 50

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Le groupe revisite les standards de Nat King Cole et Billie Holiday. En se réappropriant les techniques d'enregistrement des années d'après-guerre, il replonge dans l'authentique atmosphère des caveaux new yorkais.
March Mallow © https://www.march-mallow.com/
publié le 8 mars 2020 à 5h03
(mis à jour le 8 mars 2020 à 23h10)

L'Amérique des années 50 est ségrégationniste. Les populations noires connaissent de nombreuses discriminations et exclusions dans les lieux et services publics en raison des lois séparatistes (lois Jim Crow instaurées en 1876). La ségrégation entre les Blancs et les Noirs est également pratiquée dans les sphères culturelles, où dans certains états du Sud, les artistes afro-américains ne peuvent se produire sur scène, ni réserver une chambre d'hôtel ou entrer dans un restaurant.

Le groupe March Mallow reprend les standards de deux figures emblématiques du jazz que sont Billie Holiday et Nat King Cole autant pour leur virtuosité musicale que pour leur engagement en faveur du mouvement des droits civiques. En 1960, Nat King Cole soutient la candidature de JF Kennedy qui a porté le Civil Rights Act déclarant illégale la discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe, ou l'origine nationale. Le Civil Righ Act, sera signé finalement en 1964 par le successeur de Kennedy, le président Lyndon Johnson en présence du pasteur Martin Luther King.

Eric Doboka, guitariste et mur porteur du groupe, est un métisse né en France en 1967, d'une mère française et d'un père malgache. Membre du groupe Tue-Loup en tant que bassiste depuis 2001, il me conte lors de notre entretien la genèse du groupe March Mallow : « La formation du groupe est assez récente. Il existe depuis un an et demi et notre travail consistait à reproduire les arrangements dans les conditions de l'époque, en s'approchant du son de Nat King Cole, dont l'orchestre jouait sans batterie avec un résultat qui swingue. Avec Billie Holiday, ce sont deux artistes précurseurs de la pop d'aujourd'hui ». Le clavier du groupe est conduit par Christian d'Asfeld, un pianiste franco-américain, autodidacte ayant grandi à Cannes. À partir de 2001, il collabore également avec le groupe rock Tue Loup sur 3 albums et quelques tournées hexagonales.

Le lead vocal est emmené par la chanteuse Astrid Veigne aux registres multiples. Une voix solaire, enjouée et juvénile sur les enregistrements et qui rappelle la saveur « du caviar et du gravier », qu'on prête aux grandes divas du jazz et du rythm and blues. En 2012, elle intégra notamment une formation du nom de « Blue Gospel » puis sillonna les routes de France en compagnie des chanteuses Lola Baï et Nadia Simon.

« C'est ma nièce ! » me confie Eric Doboka. Car March Mallow c'est également une affaire de famille puisqu'on retrouve Léo Doboka et Luc Paris à la réalisation vintage du clip Little Girl : « L'album est composé de 12 standards tels que « Willow weep for me », « Route 66 », « I'm a fool to want youé, « Hit that jive Jack », « Nature boy »... nous prévoyons une sortie d'album au mois de juin de cette année. Et une tournée à l'automne avec, nous l'espérons, des concerts à Madagascar » conclut le guitariste expérimenté, la voix pleine d'enthousiasme. Et d'espoir aussi.

Astrid Veigne au chant

Eric Doboka à la guitare

Christian D'Asfeld au piano

Pour soutenir le groupe et contribuer au projet : https://fr.ulule.com/1er-album-de-march-mallow/