C'est un micro-événement, un tout petit incident en période de guerre, une escarmouche minuscule, quasi invisible. La semaine dernière, LCI a éjecté une de ses chroniqueuses, l'économiste Virginie Martin, pour cause d'incompatibilité avec un autre de ses chroniqueurs, le cinéaste Romain Goupil. «Malheureusement, ça ne marche pas avec Romain Goupil, l'atmosphère reste tendue, et ce n'est pas ce que nous souhaitons pour l'émission» : ainsi était libellé le texto qui lui a annoncé son éviction. Car pour faire un bon débat chez Pujadas, il faut du clash et de la polémique, mais point trop n'en faut. Pourquoi la chaîne a-t-elle choisi de conserver Goupil contre Martin ? Parce qu'il est un homme péremptoire, et qu'elle est une femme polie ? Parce qu'il est proche de Macron, et qu'elle est plutôt de gauche ? Parce qu'il est là de toute éternité, quand elle est novice sur le ring ? Un peu tout cela. Mais surtout, sans doute, parce que Goupil représente ce que recherchent toutes les chaînes d'info : un confortable spécialiste de tout et de rien, capable de mordre à pleines dents dans un débat sur le voile, comme dans une empoignade sur le coronavirus.
C'est parce qu'elle regorge, à toute heure du jour et de la nuit, de cette armée de toutologues, que l'info continue, en période de panique sanitaire, est plus toxique encore qu'à l'habitude. S'il fallait trouver une dominante à l'actuel vacarme politico-sanitaire, c'est le choc confus, sur les plateaux, de deux logiques. Celle