«Si cet arbitrage entre santé et économie se pose aujourd’hui avec force, il préexiste en réalité à cette crise. Cela fait bien longtemps que l’on se focalise sur les indicateurs économiques sans jamais les rapprocher des indicateurs sociaux. La bourse ou la vie ? Doit-on choisir ? Ou va-t-on enfin admettre que l’économie repose essentiellement sur celles et ceux qui, dans l’ombre, produisent du mieux qu’ils peuvent avec ce qu’on leur donne comme marge de manœuvre, confiance, moyens matériels ou humains ?
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«Leur santé physique, psychique, sociale altérée, et c’est le système qui vacille… accidents du travail, maladies professionnelles ne sont pas seulement des courbes qui fluctuent mais des vies. Cela fait trop longtemps que l’on oppose la santé économique des entreprises à la santé des salariés qui œuvrent en leur sein : elles doivent et ne peuvent qu’aller de pair, en temps de crise comme en temps normal. Les considérer simultanément, c’est précisément ce qu’encouragent les ergonomes. Car produire un travail de qualité, reconnu par tous comme tel, dans des conditions favorables, qui a du sens, de la valeur, qui est utile, cela contribue à ma performance, à celle de mon entreprise et participe à la construction de ma santé. Et ce qui est favorable à la santé au travail sert plus généralement la santé publique.
«Alors… sauver l’économie ou sauver