Tribune. Juliana a 7 ans. Elle a une grave malformation cardiaque pour laquelle elle doit se rendre à l’hôpital régulièrement. Avec son père et sa mère, elle vient de Géorgie où une guerre larvée entre mafias a mis sa famille en danger. Bien que menacée dans son pays, cette famille a été déboutée du droit d’asile. Elle vit à Niort, d’un hébergement précaire à l’autre, ballottée, sans certitude, jamais, depuis des mois. Comme tant de personnes, Juliana et les siens encourent des risques accrus de contamination avec la crise sanitaire que nous traversons. Pour cette petite fille, pour sa famille, pour celles et ceux qui les ont hébergées puisque les pouvoirs publics s’y refusaient et laissaient ces personnes dans la rue, l’angoisse est très grande. Ce qu’il faut à Juliana et à ses parents, c’est la possibilité de retrouver un peu de paix dans un logement digne : une convention d’hébergement que la préfecture doit pouvoir accorder. Rendre visible la situation de Juliana, c’est évoquer à travers elle toutes les autres, tous les autres, pour faire reculer l’inhumanité. Un toit pour Juliana.
TRIBUNE
Un toit pour Juliana
A Niort, le 16 janvier 2019. (Photo Marguerite Bornhauser pour)
par Etienne Balibar, Patrick Chamoiseau, écrivain, Leslie Kaplan, Ecrivaine, Erri De Luca, Ecrivain, Arno Bertina, Arnaud Desplechin, cinéaste, Pierre Lemaitre, écrivain., Nathalie Quintane, Poétesse, écrivaine. et Annie Ernaux, Ecrivaine
publié le 26 mai 2020 à 17h51
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