Depuis plusieurs années, Vincent Grimault arpente les campagnes de France, du Grand-Est à la Drôme en passant par la région nantaise. Journaliste à Alternatives économiques, il en a tiré un livre intitulé la Renaissance des campagnes (1). Sans nier les fragilités inégalement partagées par nos espaces ruraux, il montre que certains d'entre eux attiraient des urbains bien avant que le coronavirus ne leur donne des envies d'ailleurs.
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L’idée de «quitter les villes» après le confinement vous semble-t-elle relever d’un véritable attrait des espaces ruraux, ou surtout d’un rejet de l’urbain ?
Le virus a renforcé l’idée que la densité peut poser problème, et mis en évidence certains aspects repoussoirs des villes : les petits logements que l’on ne pouvait pas quitter, le manque d’espaces verts, etc. Par ailleurs, il n’a jamais été aussi facile - même si cela ne concerne que certains métiers - de concilier choix professionnel et choix de résidence : on peut vivre à la campagne et travailler pour n’importe qui, n’importe où, à condition d’avoir Internet. Enfin, les campagnes sont des territoires bien plus vivants et équipés qu’on ne le croit. Malgré les difficultés économiques ou le vieillissement de la population, très forts dans le nord et l’est du pays, beaucoup de gens ont créé des entreprises, se sont battus pour conserver des services publics, des activités… Vous avez plus de cinémas par habitant en Drôme-Ardèche que dans le département du Rhône !
Il y a aussi une part de fantasme : on s’imagine une bâtisse au milieu des bois et on finit dans un lotissement périurbain…
Le périurbain