L'heure est au local : quand la gauche parle de municipalisme ou de biorégionalisme, la République en marche vante les vertus de régions plus autonomes, et l'extrême droite a fait du localisme son cheval de bataille. Une tendance à survaloriser l'action locale dont nous incite à nous méfier Aurélien Bernier, spécialiste des politiques environnementales et militant, dans l'Illusion localiste, l'arnaque de la décentralisation dans un monde localisé (Utopia, 2020). Selon lui, l'engouement pour l'échelle locale masque surtout un désengagement de l'Etat, et une incapacité à penser des alternatives concrètes à la mondialisation.
Municipalisme, localisme, régions plus autonomes : comment expliquer l’intérêt actuel pour l’échelle locale ?
Avant la crise sanitaire, beaucoup de personnes évoquaient déjà le local comme source de résilience face aux crises que nous allions traverser – économique ou climatique. Ce discours s’est renforcé pendant le confinement : c’est d’une part parce que l’Etat a été en dessous de tout dans la gestion de la crise, et d’autre part parce qu’on a vu l’importance des circuits courts et des approvisionnements locaux e