Née à la fin des années 2000 aux Etats-Unis, l'expression désignait à l'origine les mécanismes interdisant aux femmes de disposer librement de leur corps : discours de la presse féminine contre les «allumeuses», juges reprochant aux victimes de viol leurs tenues «affriolantes», toutes sortes de propos utilisant l'étiquette de «pute» comme outil de contrôle social. Aujourd'hui, «elle n'est plus utilisée qu'à contresens, explique Agnès Giard dans son blog "les 400 culs". L'expression ne sert plus qu'à censurer des images érotiques, des textes littéraires, et parfois même comble de l'ironie, des articles féministes». Pour les puritaines qui l'utilisent à contre-emploi, la femme ne saurait être dégradée par le sexe. Et voilà comment on transforme un outil de libération sexuelle en outil d'un nouvel ordre moral.
«Culture du viol» : rendons son sens à l’expression
par Agnès GIARD
publié le 1er juillet 2020 à 17h11
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