Les animaux furent traités comme des biens meubles dans le Code civil jusqu'en 2015 ! Il a fallu le livre de Peter Singer, La libération animale pour que les arguments d'un philosophe utilitariste Bentham percent, enfin, la carapace d'indifférence ou de déni que les humains ont fabriquée sur la place des animaux : c'est la capacité à souffrir qui ouvre des droits. Et pour les animaux, des droits à la considération. Nous engageant à éliminer la cruauté à leur égard comme le demandait Montaigne.
Les horreurs de l’élevage industriel révélées par l’association L214 ou par des intellectuels comme Jonathan Safran Foer doivent nous pousser à prendre au sérieux ce que Peter Singer distinguait entre exigence de bien-être et interdiction de tuer. On peut imaginer, en effet, des animaux vivant dans des environnements qui les respectent et pouvant être tués dignement pour être mangés. Singer ne prônait pas le végétarisme, sauf à boycotter les viandes dont on ne connait pas la provenance.
Fermons l’enfer brésilien des animaux
Mais lorsqu’on a sous les yeux la cruauté des industriels brésiliens et américains (la firme Domino’s est étatsunienne) grâce aux vidéos montrant des dizaines de milliers de bêtes sélectionnées génétiquement pour grossir, s’effondrant sous le poids de leur propre corps, déplumées, souvent malades pour celles qui résistent aux antibiotiques, on peut agir, on doit agir.
La firme qui publie des slogans mensongers sur son attention au bien-être animal exploite notre crédulité. Elle instrumentalise la distance entre les animaux et nous, en les élevant au Brésil, loin de nos lieux de consommation.
Pour aller plus loin
[ Xavier Niel défend les animaux ! ]
[ Fermer les élevages intensifs ? ]
Le cri d’alarme du journaliste Aymeric Caron, sous la forme d’un journal de bord. 27 mesures pour construire le monde d’après. Les demi-mesures ne suffiront pas.
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