Sale temps pour les noctambules. Il y a bien sûr eu la mort de Michou en janvier, pape bleu des nuits parisiennes, comme un symbole tristement annonciateur de bouleversements plus profonds. Depuis le confinement, les boîtes et les clubs restent fermés, et certains ne s'en relèveront peut-être pas. Fête de la musique et 14 Juillet, sont loin d'avoir suscité l'espoir. Quant à l'avant-confinement, il n'était pas plus gai. A Berlin, des clubs emblématiques menaçaient déjà de disparaître. C'est le cas du Clärchens Ballhaus, une guinguette ouverte en 1913 désormais fermée pour travaux, dont on ne sait ce qu'il adviendra. En janvier, le Griessmühle n'a pu reconduire son bail. Le même sort attend peut-être le KitKat. «Entre embourgeoisement féroce et party-tourisme de masse, Berlin se cherche donc un avenir», résumait en février Johanna Luyssen, correspondante de Libération en Allemagne. Non contente de faire monter les prix de l'immobilier à un niveau que les patrons de bar ne peuvent suivre, la gentrification de la capitale allemande rend l'animation nocturne inacceptable pour des habitants en quête de calme. «Avec un paradoxe amer, souligne le géographe Boris Grésillon, les mêmes qui fréquentaient les nuits techno des années 90 attaquent les clubs pour leurs nuisances.» Dans le même temps, les nuits berlinoises se retrouvent, hors confineme
Enquête
Et la nuit s’évanouit ?
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(Dessins Benjamin Tejero)
par Thibaut Sardier
publié le 15 juillet 2020 à 17h31
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