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Départ

Michel Wieviorka, fin de carrière sur fond de polémique dans la recherche

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Le sociologue vient de démissionner. Au centre du conflit : la réorganisation des sciences sociales et l’avenir de la fondation qu’il dirigeait.
Le chantier du campus Condorcet à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), en avril 2017. (Marc CHAUMEIL/Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 22 juillet 2020 à 17h21
(mis à jour le 23 juillet 2020 à 8h45)

C’est une affaire de haines, de coup bas et de pressions comme le monde académique aime à les cultiver. Lundi, le sociologue Michel Wieviorka a démissionné de la Fondation maison des sciences de l’homme (FMSH) après l’avoir dirigée durant plus de vingt ans. Un petit joyau des sciences sociales sis au 54, boulevard Raspail, fondation de droit privé mais financée par l’Etat, indépendante, interdisciplinaire, dotée de moyens non négligeables (10 millions d’euros par an de dotation) alors que la recherche court après l’argent.

Rien n’allait plus depuis deux ans au sein de la Fondation qui a pour voisine l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) logée à la même prestigieuse adresse. Au centre du conflit : le Campus Condorcet, nouveau lieu des sciences sociales situé à Aubervilliers. L’EHESS a commencé à y déménager, l’Institut national des études démographiques (Ined) y est déjà. Le CNRS fera partie des voisins ainsi que de nombreux labos de recherches des grandes universités parisiennes. C’est là que se joue l’avenir des sciences sociales et humaines. C’est là que commencent les ennuis de Michel Wieviorka.

Lui, sociologue connu pour ses travaux sur le racisme, l'antisémitisme et la violence, qui aime intervenir dans les médias, voulait garder son ind