Aujourd'hui comme hier, l'intolérance religieuse est une question de vie ou de mort. Il suffit de rappeler à ce propos les deux affaires causées par la délation religieuse, qui marquent les années 60 du XVIIIe siècle, rendues célèbres par Voltaire.
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On a d'abord l'affaire Calas, histoire d'une erreur judiciaire due à l'intolérance religieuse : le 13 octobre 1761, l'aîné des six enfants de Jean Calas, Marc-Antoine, se pend. Les parents commettent l'imprudence, pour éviter l'opprobre et pouvoir donner une sépulture à leur fils, de cacher le suicide. La justice accuse alors le père, Jean, de religion calviniste, d'avoir tué son fils parce que celui-ci aurait manifesté l'intention de se convertir au catholicisme. En vertu d'un arrêt du Parlement de Toulouse, Calas fut rompu vif sur la roue en 1762. Voltaire obtint, à force d'écrire des lettres jour et nuit pendant des mois à ses amis et aux instances juridiques du Parlement de Toulouse et de Paris, un arrêt du Conseil du roi qui cassa celui de Toulouse et réhabilita Jean Calas (1698-1762). A l'occasion de cette affaire, Voltaire rédigea son Traité sur la tolérance qui fut publié en 1763.
Le retentissement
Le 7 janvier 2015 : attentats de Charlie Hebdo,