La lutte contre le Coronavirus ne cesse de nous bousculer dans nos idées, dans nos principes, dans nos vies. Il suffit que des décisions soient prises pour lutter contre ce virus, pour que des voix s’élèvent pour s’y opposer : le camp des «déraisonneurs» qui nous donnent leurs avis déraisonnables...
Ce serait déraisonnable d’arrêter toute notre activité économique. Nos sociétés modernes ne peuvent pas survivre sans une économie qui continue de fonctionner. Pire : l’arrêt économique créera une crise économique telle que nombre de nos concitoyens se suicideront.
Ce serait déraisonnable de mettre en quarantaine toutes les personnes fragiles. Allons-nous construire une apartheid entre ceux qui peuvent vivre normalement et ceux qui ne peuvent plus sortir ? En tant qu’adultes responsables, ils ont le choix de mener leur vie comme il leur semble. D’autant plus que la solitude tue tout autant que le virus !
Ce serait déraisonnable de sacrifier notre jeunesse. La jeunesse c’est l’espoir de la nation. C’est eux qui construiront notre avenir , on ne peut pas les empêcher de vivre !
Ce serait déraisonnable de faire un traçage numérique des personnes touchées comme en Chine. Nous sommes une démocratie, les méthodes de régimes autoritaires ne sont pas acceptables. Les principes fondamentaux de liberté individuelle ne sont pas négociables.
Ce serait déraisonnable de saturer le système hospitalier. On sait bien que si l’on n’aplati pas «la cloche» de la courbe des contaminations, inévitablement le taux d’occupation des lits de réanimation va monter en flèche. Soyons responsable et n’épuisons pas un personnel médical déjà largement sollicité.
Ce serait déraisonnable d’augmenter les lits de réanimation. Pendant les pics de contamination il faudrait des milliers de lits supplémentaires pour pouvoir les accueillir. Qui paiera ? Nos ressources ne sont pas infinies. Ou trouverions nous les infirmières et les médecins réanimateurs pour s’en occuper ?
Le VIH avait été décrit comme la maladie de l’amour, le Coronavirus, n’est-il pas celui de la déraison ?
Ainsi depuis des mois, nous assistons aux prises de paroles qui viennent s’opposer aux annonces faites pour lutter contre la propagation du virus. Nous sommes tous plus ou moins d’accord pour dire qu’il serait déraisonnable de prendre telle ou telle décision, mais nous sommes incapables de nous mettre d’accord sur les décisions à prendre pour lutter efficacement contre le virus. Notre gouvernement à l’image de sa population, temporise, fait évoluer sa stratégie en prenant les idées qui semblent le plus acceptables à un moment donné, mais reste approximatif devant les fluctuations de ce virus.
Ne serait-il pas temps d’apprendre à se taire ou du moins de prendre le temps de réfléchir avant d’afficher des avis péremptoires ? Ceci aurait au moins pour mérite de ne pas alimenter en permanence un discours polémique savamment entretenu par toutes les chaînes d’information en continu.
Moi-même par ce billet je rentre dans le camps des commentateurs... et à ma façon je me retrouve dans le camp des «déraisonneurs» !
Souhaitons, que contrairement au VIH, un vaccin puisse être rapidement mis au point, sinon nous finirons tous fous.