Menu
Libération
Interview

«Aucun territoire n’est à l’abri du risque, il faut une réponse collective, politique et solidaire»

Article réservé aux abonnés
Nous ne sommes pas condamnés à vivre une succession de crises environnementales, sanitaires… Pour la géographe Magali Reghezza-Zitt, plus que des plans d’urgence, il faut faire des choix en amont, de façon démocratique.
La route menant à Tende détruite après le tempête Alex, qui a touché la vallée de la Roya, le 16 octobre. (Photo Laurent Carré)
publié le 19 novembre 2020 à 17h11

Plus de six semaines après les ravages de la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes, les dégâts sont matériels et psychologiques, beaucoup d’habitants se demandent s’ils reviendront. Que faire face aux changements environnementaux ? Face aux catastrophes naturelles et aux pandémies ? Comment s’en remettre, comment vivre avec ce risque ?

Magali Reghezza-Zitt, géographe et directrice du Centre de formation sur l’environnement et la société de l’Ecole normale supérieure (ENS), s’est spécialisée sur les notions de risque, de vulnérabilité, et de résilience. La géographe propose de repolitiser la notion de risque. Et plutôt que des plans d’urgence ordonnés au jour le jour, présenter des réflexions collectives et démocratiques.

La catastrophe dans la vallée de la Roya a été présentée comme du jamais-vu, cet événement est-il imprévisible ?

Les phénomènes, qui se sont produits dans les vallées de la Tinée, de la Roya et de la Vésubie, sont certes intenses et ils n’ont jamais atteint ces proportions depuis que l’on mesure ce type d’événements météorologiques. Mais les épisodes méditerranéens sont toujours très violents et ils se produisent régulièrement dans ces territoires, même s’ils ne frappent pas toujours au même endroit. Le 2 octobre, il y a eu une conjonction de deux événements : le phénomène méditerranéen et la tempête Alex qui a aggravé les choses. Le réchauffement climatique a probablement joué et jouera dans l’avenir, car les eaux de la Méditerr