Ne gâchons pas les excellentes nouvelles : plusieurs vaccins devraient fournir, dans les mois qui viennent, de puissants outils dans la lutte contre la pandémie de coronavirus. Très rares sont les pays qui ont pu, en s’appuyant seulement sur des stratégies de dépistage, de traçage et d’isolement, contrôler la diffusion de l’épidémie ; les mesures prises ont souvent été si intrusives et radicales, dans l’utilisation des données de santé ou de mobilité comme dans les restrictions des libertés individuelles, qu’elles pouvaient difficilement être adoptées partout. Les vaccins, si les résultats annoncés tiennent leurs promesses, vont profondément changer la donne, et nous permettre de ne pas passer les prochaines années à alterner les périodes de confinement plus ou moins strict et de déconfinement plus ou moins léger.
L’humanité n’aura jamais attendu si peu entre l’émergence d’un nouveau virus et la disponibilité d’un vaccin, et ce n’est pas le fruit du hasard. De la même manière que les systèmes de soins se sont rapidement réorganisés pour mobiliser toutes les énergies dans le traitement des malades du Covid-19, la recherche, des universités aux start-up, en passant par les laboratoires pharmaceutiques, s’est souvent adaptée pour porter ses efforts sur ce satané virus. Le soutien public à ce ciblage de la recherche a été massif, et a pris des formes nouvelles, que ce soit à travers les promesses anticipées d’achat de tout vaccin sûr et efficace, ou par l’accélération inédite des