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Un plaidoyer pour le retour du patrimoine africain

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Dans ce billet, Amadi Nnanna Eke-Nkemka, archéologue de formation et directeur des archives nationales du nord du Nigeria (Kaduna) plaide pour un retour des œuvres d’art volées en Afrique depuis le début de la période coloniale. Ce professionnel de la culture nous invite à comprendre le point de vue d’un archiviste nigérian sur une question qui a depuis les années 1960 suscité de nombreux questionnements côté africain. Pour Eke-Nkemka, l’heritage au double sens anglais du terme d’« héritage » ma
Une tête humaine en terre cuite d’Ita-Yemoo, art d’Ile-Ife, XIIe-XVe siecles
publié le 25 novembre 2020 à 12h01

Dans ce billet, Amadi Nnanna Eke-Nkemka, archéologue de formation et directeur des archives nationales du nord du Nigeria (Kaduna) plaide pour un retour des œuvres d'art volées en Afrique depuis le début de la période coloniale. Ce professionnel de la culture nous invite à comprendre le point de vue d'un archiviste nigérian sur une question qui a depuis les années 1960 suscité de nombreux questionnements côté africain. Pour Eke-Nkemka, l'heritage au double sens anglais du terme d'« héritage » mais aussi de « patrimoine/matrimoine » donne une raison d'être aux sociétés. Son texte nous invite ainsi à interroger la place des professionnels africains du patrimoine dans ce débat et le sens donné par les sociétés comme celles du Nigeria à la question de la restitution des œuvres d'art (see English version below).

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LE MASQUE

Chuchotements sans fin
Hors des terres lointaines.
Des accords anciens mais forts
Un bel héritage déclarant mélodieusement.
Visage ; l’ancien et le sacré mêlés
Les entrailles profondes de la forêt vierge une demeure appropriée,
Le chemin de ton cœur brille.
Ancienne fontaine d’où jaillissent des sources
De teintes et de nuances fascinantes
Naturellement l’étreinte rapide qui a voyagé
Dans un mariage d’ombre et de vision
Votre soleil et des millions de joies vous invitent
Sur vos rivages, le temps le dira.
(Le voyage, Eke-Nkemka, A.N).

Eke-Nkemka, Amadi .N., « Streams Within: Œuvres de poésie non publiées »

TOM TOM
Tenir la cour au milieu des mortels
Tonnant depuis des hauts lieux,

Même la surdité est là,

Des langues étranges en résonnance se rencontrent
Une seule souche jamais trompée
Une voix de force
De la multitude vers l’intérieur.
(Le voyage, Eke-Nkemka, A.N).

Eke-Nkemka, Amadi .N., « Streams Within: Œuvres de poésie non publiées »

Les poésies ci-dessus parlent au nom de l'Afrique à travers ses œuvres d'art. Au fil du temps, le continent africain a été témoin d'un pillage ahurissant et choquant et d'un trafic illégal de ses biens culturels. L'innocence et la fierté du continent ont été brutalement frappées sur les autels de l'avidité et de l'avarice de soldats européens de fortune et de leurs complices africains sans scrupules. Depuis plusieurs décennies, ce pillage des œuvres d'art africaines a donné lieu à des débats mondiaux sur le retour des œuvres d'art africaines. Ce retour se fera-t-il ou pas ?

Une longue histoire de pillage

L’origine de ce scénario troublant au Nigeria peut être attribuée au contact avec des étrangers. Il convient de noter en particulier l’invasion du palais de Benin en 1897 par les forces coloniales britanniques et le pillage massif de ses objets historiques. Les administrations coloniales successives, les missionnaires et les aventuriers ont tour à tour aggravé cette injustice. Cette tendance n’a pas décliné mais au contraire s’est intensifiée de façon alarmante au cours des dernières décennies, s’étendant même au pillage des musées, sanctuaires, palais royaux et au pillage des sites archéologiques avec ses conséquences pour la reconstruction de notre histoire.
C’est en partie à cause de ce développement malsain, et pour sauver ce qui pourrait être de notre patrimoine, que l’administration coloniale du Nigéria a mis en place en premier le Département des études sur les antiquités, qui deviendra plus tard la NCMM (Commission nationale des musées et des monuments) en 1979. Au cours des plusieurs décennies de sa création, la NCMM s’est attachée à fournir des services liés aux musées et à la gestion des monuments nationaux. Elle a également tenté d’élaborer des stratégies pour lutter contre l’augmentation des cas de vol et de trafic illégal d’objets culturels. En plus d’améliorer son système de sécurité, elle a sensibilisé le personnel [nigérian] afin de réduire le vol d’objets.
Malgré tous ces efforts, le musée a encore enregistré au cours des dernières décennies, des cas de vols d’objets culturels dans ses bureaux à travers le pays. A noter l’affaire de vol du 14 janvier 1987 à la galerie d’exposition permanente du National Museum de Jos qui a enregistré la perte des objets suivants :
Un pendentif tête de léopard en bronze d’Igbo-Ukwu dans l’état d’Anambra, Nigéria avec le numéro de catalogue 60J.59
Igbo-Ukwu est un village près d’Awka dans l’état actuel d’Anambra, au Nigeria, mondialement connu pour son art en bronze. Les fouilles archéologiques effectuées sur le site par Thurstan Shaw en 1959 ont permis de découvrir des centaines de récipients rituels en bronze mais aussi des pots en corde, des pendentifs et des supports d’autel. Ceux-ci ont contribué à la reconstruction de la culture igbo, de l’institution royale, des pratiques religieuses, des coutumes sociales etc. Aujourd’hui, des objets en bronze Igbo-Ukwu peuvent être trouvés dans les musées nigérians de Lagos, Jos et Kaduna, le musée de l’Université d’Ibadan et le British Museum à Londres.

Corne d'ivoire sculptée de la région du delta d'Igbo, Nigéria 52J.23.10

Les Igbo du Delta sont les communautés Igbo de l'état du Delta, au Nigeria. Ils sont également connus sous le nom d'Igbo occidentaux. De nombreuses œuvres d'art igbo ont été volées pendant la domination coloniale.

Une tête humaine en terre cuite d'Ita-Yemoo, art d'Ile-Ife, XIIe-XVe siecles

Ile-Ife est la ville sacrée yoruba. L'art d'Ife est une combinaison de sculptures en terre cuite, en bronze et en pierre rendues dans un style naturaliste. Les fouilles à Ife en 1910 ont produit une collection relativement vaste de sculptures en terre cuite et en pierre. Les œuvres d'art d'Ife sont de très haute qualité et comparables à l'art de la Grèce antique, sinon supérieures.

L'année 1993 a également été remarquable par le raid de 6 musées dont le musée national d'Ife dans lequel plusieurs biens culturels ont été volés. L'ampleur de ce raid peut être imaginée compte tenu du fait qu'environ 95 biens culturels d'une valeur de revente d'environ 200 millions de dollars ont été perdus. Des membres du personnel de sécurité ont également perdu la vie pendant ce raid. Le décompte ci-dessus exclut les objets pillés au fil des ans sur les sites archéologiques et historiques, les biens individuels et familiaux, le tout d'une valeur de plusieurs milliards de dollars.

Il n’est donc pas surprenant que le Nigéria, qui fait partie des nations qui ont été en première ligne de cette injustice contre l’humanité, soit l’un des pays à ajouter sa voix à la demande de retour du patrimoine africain volé quand en décembre 2017, la NCMM a exigé le retour des « bronzes du Bénin » pillés lors du raid britannique de 1897. Un mois plus tôt en novembre 2017, le président français, Emmanuel Macron avait créé un précédent en Europe en appelant au retour temporaire ou permanent des œuvres d’art africaines en Afrique.

Une longue histoire des demandes internationales de rapatriement

Auparavant, des efforts ont été déployés aux niveaux international et régional respectivement pour remédier au problème du trafic volé et illégal d’objets culturels. Une grande partie des mesures prises s’est principalement concentrée sur la législation internationale et les accords multilatéraux. Les Nations Unies, par l’intermédiaire de l’UNESCO, ont promulgué certaines législations internationales pour contrôler le commerce illégal d’objets culturels : la Convention de l’UNESCO de 1970 en est un exemple majeur.
L’instrument visait à interdire et à protéger les biens culturels contre l’exportation, l’importation ou le transfert de propriété illégaux. La Convention UNIDROIT de 1995 a également été une autre mesure audacieuse prise pour lutter contre le retour des biens culturels volés et illégalement exportés. Au niveau régional, la directive de 1993 du Conseil de la Communauté Economique Européenne sur le retour des objets culturels enlevés du territoire d’un État membre et le programme du Commonwealth de 1994 pour la protection du patrimoine culturel matériel méritent d’être mentionnés, parmi plusieurs autres accords régionaux.
La question est alors de savoir comment ces diverses mesures prises pour remédier au problème du retour du trafic de biens culturels volés et illégaux ont été efficaces. Il est triste de constater qu’elles ne l’ont pas été parce que les pays destinataires d’objets culturels volés ou transférés illégalement comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, etc. ont jusqu’à présent refusé de ratifier ces conventions. Au contraire, ces intérêts internationaux très peu nombreux mais puissants ont opposé leur veto aux aspirations des pays africains touchés. L’implication pour les États-nations d’Afrique, Nigéria inclus, est qu’ils devront regarder au-delà des législations internationales pour régler le problème des biens culturels volés et transférés illégalement, que ce soit maintenant ou dans un avenir prévisible.
Des alternatives viables ?
Les pays africains peuvent trouver des alternatives viables dans un accord bilatéral et un protocole d’accord entre les États parties sur une base mutuelle, où les objets culturels volés à une partie consentante sont interdits d’entrée illégalement et / ou restitués dans leur pays selon le cas. Par exemple, la NCMM a placé le patrimoine culturel vulnérable et menacé sur la liste rouge de l’International Council of Museums (ICOM) en octobre 1997. Cela donne des résultats positifs car certains pays comme la France ont déjà commencé à interdire l’entrée de tous ces objets sous embargo en France, ainsi qu’à les saisir pour le retour dans leurs pays respectifs.

Une autre solution efficace devrait être que les pays respectifs mettent en place une législation interne et un mécanisme de contrôle qui garantissent que les objets culturels ne traversent pas les frontières de leur pays tout en assurant la protection des sites archéologiques et historiques. Ainsi selon les lois en vigueur au Nigéria, la NCMM contrôle et réglemente la propriété du commerce des antiquités.

Pourquoi demander de restituer ces biens culturels ?

Chaque individu africain fait partie intégrante d'un environnement ou d'un groupe social. La vision individuelle de la vie et des problèmes qui lui sont connectés est encadrée par des souvenirs, personnels et généraux, accessibles dans le contexte de la vie en groupe. Ces souvenirs communément partagés au fil du temps viennent à être archivés dans des médiums à statut sacré, dont les objets d'art occupent une place très importante. La spiritualité imprègne tout ce que font les Africains, et ces œuvres d'art sont plus spirituelles qu'esthétiques. Elles sont conçues avec tout le sens du sacré pour devenir un réceptacle de la vie et des valeurs des Africains, et destinés à raconter leur histoire pour les générations à venir.

Par conséquent, il y a un échange de vie entre le créateur et l'objet, de sorte que le créateur vide son essence dans l'objet pour devenir une entité inséparable qui ne peut être comprise que dans son ensemble. Ainsi, l'objet donne voix à l'essence même, tangible et intangible, du groupe qui les distingue de tout autre. Le célèbre artiste Picasso qui a rencontré l'art africain classique en témoigne éloquemment. Il a dit : « la clarté de l'œuvre vient du fait qu'elle n'essaie pas de représenter ou de montrer l'esthétique. Elle essaie d'incarner quelque chose de plus profond : des objets avec une âme ». En d'autres termes, ce n'est pas de l'art pour l'art, c'est l'art pour la vie. La valeur attribuée à ces œuvres d'art est plus spirituelle qu'esthétique et de nature communautaire. Ces oeuvres portent l'âme du groupe, leur identité de base.

Pour conclure, il va sans dire que priver une personne de son identité, c’est lui enlever sa fierté et sa raison de vivre et la confiner à une existence dénuée de sens. Lorsque nous réfléchissons à la question des biens culturels volés, nous devons comprendre que ce ne sont pas seulement des objets qui ont été pris, mais des générations déracinées, emprisonnées de force et dépouillées d’un sentiment d’appartenance et de direction. Ces pertes sont incommensurables. Notre héritage est notre âme, notre mémoire, notre boussole, notre identité. Il relie notre passé à notre présent. Si un homme se voit nier son passé, son présent et son avenir seront remis en cause. Rendez-nous notre âme ! Toute opinion contraire ne fait que révéler ce qui est encore dans le non-dit : ce n’est pas encore uhuru pour l’Afrique.
References:
#Anyaegbuna C.F (1998/1999) Constraints on the Return and Restitution of Cultural Property Museuologist Vol. 2, journal of IAMS, Jos.
#Chieze Vetere (1993) Regional Workshop on Means of Prohibiting and Preventing the Illicit Import, Export and transfer of Ownership of cultural Property.
#Cole, H.M., Aniakor (1984) Igbo Art, Community and Cosmos. University of California, USA 93.3
#Kingi Linus (1996) Cultural Genocide and Nigerian Museum. NCMM Newsletter. 1, 11 and 12.
#Mary Dandurura (1998/1999) Effect of Illegal Traffic of Cultural Property on Museum and their operations. Museuologist Vol. 2 Journal of IAMS.
#Object Catalogue Card (1952/1960) National Museum, Jos. NCMM, Nigeria.
#Thomas, R (1995) Protecting Cultural Objects through International Documentation Standards. The gallery of Art Information History programme. USA.
#Valence, S (1986). Stolen Objects. ICOM News Bulletin. Paris France.
# Ekpo, Eyo Two Thousand Years of Nigerian Art.
#Eke-Nkemka, Amadi.N. The Journey (Unpublished works of Poetry).
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A PLEA FOR THE RETURN OF AFRICAN HERITAGE

THE MASK

Whisperings endless
Out of lands distant.
Ancient chords yet strong
A goodly heritage melodiously declaring.
Visage; ancient and sacred only knit
Deep bowels of virgin forest abode fit,
The path into your heartbeat shine.
Ancient fountain spewing forth springs
Of fascinating hues and shades-
Naturally the quick and journeyed embrace
In a wedlock of sight and shadow
Your sunshine and million joys beckon
Upon your shores time shall tell.
(THE JOURNEY ……………… Eke-Nkemka, A.N).

Eke-Nkemka, Amadi .N., «Streams Within: Unpublished works of poetry»

TOM TOM

Holding court amidst mortals
From the high places thundering;
Even deafness attends
Strange tongues echoing as meet
A single strain never mistaken
One voice of strength
Of the multitude within.
(The JOURNEY …………. Eke-Nkemka, A.N)

Eke-Nkemka, Amadi .N., «Streams Within: Unpublished works of poetry»

The above pieces of poetry are Africa speaking through its works of Art. Over time the African continent has witnessed a staggering and shocking looting and illegal trafficking of its cultural objects. The innocence and pride of the continent has been given a rude battering on the altars of greed and avarice by rampaging European soldiers of fortune and their unscrupulous African accomplices. This looting of African works of art has given rise to decades long global debates on the return of African works of art – to be or not?

A long history of looting

With particular reference to Nigeria, the origin of this unsettling scenario maybe traced to the peoples contact with outsiders. Of particular note, is the 1897 invasion of the Benin palace by British colonial forces and the massive looting of its historical relics. Consequent upon this, successive colonial administrations, missionaries and adventurers has furthered this injustice. This trend rather than decline has alarmingly increased in recent decades, extending even to the looting of Museums, Shrines, Royal Palaces and the pillaging of Archaeological sites with its attendant consequences for the reconstruction of our history.
It was partly due to this unwholesome development, and to salvage what it could of our heritage that, the colonial administration in Nigeria set up first; the Antiquities Survey Department which was later to transform into the “National Commission for Museum and Monuments”-NCMM in 1979. In the several decades of its establishment, the NCMM has given attention to providing museum related services and the management of National Monuments. It has also tried to develop strategies to combat the rising cases of theft and illegal trafficking of cultural objects. Alongside improving its security system, it has raised staff consciousness as a way to reduce object theft.
Despite all of these efforts the museum has still recorded in recent decades, theft cases of cultural objects in its offices across the country. Noteworthy is the theft case of 14 January, 1987 at the permanent exhibition gallery, National Museum, Jos which recorded the loss of the following items:

i. A bronze leopard head pendant from Igbo-Ukwu in Anambra state, Nigeria with catalogue No. 60J.59

Igbo-Ukwu is a village near Awka in present day Anambra state, Nigeria world famous for its Bronze art. Archaeological excavations at the site by Thurstan Shaw in 1959, yielded hundreds of bronze ritual vessels including roped pots, pendants, and altar stands among others. These has helped in the reconstruction of Igbo culture, royal institution, religious practices, social customs etc. Today Igbo-Ukwu bronze objects can be found at the Nigerian Museums at Lagos, Jos and Kaduna, the University of Ibadan museum and the British Museum, London.

ii. Carved ivory horn from Igbo delta area, Nigeria with catalogue no. 52J.23.10

The Delta Igbo are the Igbo communities in Delta state, Nigeria. They are also known as the western Igbos. Many Igbo art pieces were stolen during the colonial rule.

iii. A terracotta human head from Ita-Yemoo, Ife

Ife art: Ile-Ife is the sacred city of the Yoruba. Ife art is a combination of terracotta, bronze and stone sculptures rendered in a naturalistic style. Excavations in Ife in 1910 yielded quite a vast collection of terracotta and stone sculptures. Ife artworks are of very high quality and comparable to the art of ancient Greece, if not superior.
The year 1993 also was remarkable for the raid of 6 museums including national museum, Ife in which several cultural objects were stolen. The magnitude of that raid can be imagined considering that about 95 cultural objects having street value of about $200m were lost. Lives of security personnel were also lost. The foregoing account excludes objects looted from archaeological and historical sites, individual and family holdings over the years, running into several billions of dollars.
It is not surprising therefore, that Nigeria, which is among the nations that has been at the receiving end of this human injustice should be one of the countries to add its voice to the demand for the return of stolen African heritage when in December, 2017, the Nigerian Commission for Museums and Monuments demanded the return of the “Benin Bronzes” looted during the British raid of 1897. Earlier in November, 2017, the French President, Emmanuel Macron had set a precedent in Europe by calling for the temporary or permanent return of African works of art to Africa.
A long history of international demands for repatriation
Before now, there have been efforts made at the international and regional levels respectively to redress the issue of stolen and illegal trafficking in cultural objects. Much of the measures taken had centered principally on international legislation and multilateral agreements. The United Nations through its agency UNESCO has enacted certain international legislations to control illegal trading in cultural objects: The 1970 UNESCO Convention was a major example. The instrument sought to prohibit and protect cultural property from illegal export, import or transfer of ownership. The UNIDROIT convention of 1995 was also another bold step taken to address the return of stolen and illegally exported cultural objects. At the regional level, the 1993 European Economic Community Council directive on the return of cultural objects removed from the territory of a member state and, the 1994 Commonwealth scheme for the protection of the material cultural heritage deserve a mention, among several other regional agreements.
The question then is, how effective has been these various measures taken to redress the issue of return of stolen and illegal trafficking in cultural objects? It is sad to note that, these measures have not been effective in their primary goals because receiver nations of stolen or illegally transferred cultural objects like US, Britain, Germany etc. have so far refused to ratify these conventions. Rather these very few but powerful international interests have vetoed the aspirations of affected African countries. The implication for the nation states of Africa, Nigeria inclusive, is that they will have to look beyond international legislations to redress the issue of stolen and illegally transferred cultural property, be it now, or in the foreseeable future.
Some workable alternatives?
African countries may find workable alternatives in bilateral agreement and memorandum of understanding between state parties on a mutual basis, where stolen cultural objects from an assenting party are prohibited from entering illegally, and/or restored to their countries as the case maybe. For example, the Nigerian Commission for Museums and Monuments in October, 1997 placed some vulnerable and threatened cultural heritage on ICOM red list. This is yielding positive result as some countries like France have already started prohibiting all the objects embargoed from entry into France, as well as, seizing them for return to their respective countries.
Another effective solution should be for the respective countries to put in place internal legislation and control mechanism that will ensure that cultural objects do not leave the shores of their countries while at the same time ensuring that archaeological and historical sites are protected. According to existing laws in Nigeria, the National Commission for Museums and Monuments (NCMM) controls and regulates the ownership of trade in antiquities.
Why the demand for the return of these cultural property?
Every African individual is a component part of a social setting or group. And the individuals view about life and related issues are framed by memories -personal and general, accessed within the context of group living. These commonly shared memories over time come to be archived in mediums assigned sacred status, of which objects of art occupies a very prominent place. Spirituality pervades all that Africans do, and these works of art are more spiritual than aesthetic. They are crafted with every sense of sacredness to become a receptor of the life and values of the Africans, and intended to tell his story for generations to come. Hence, there is an exchange of life between the creator and object, such that the creator empties his essence into the object to become one inseparable entity that cannot be comprehended considered apart. Thus, the object gives voice to the very essence -tangible and intangible, of the group which sets them apart from any other.
The celebrated artist Picasso, was one person whose encounter with classical African art bears eloquent testimony to this fact – he said, “the clarity of the work is that it doesn’t try to represent or show aesthetics – it tries to embody something deeper: objects with a soul”. In other words, it is not art for art’s sake, it is art as life. The value assigned to these works of art is more spiritual than aesthetic, and of a communal nature. It carries the soul of the group – their basic identity.

On a concluding note, it goes without argument that to rob a person of their identity is to take away their pride and reason for living and confine them to a meaningless existence. When we reflect on the question of stolen cultural resources, we must understand that it is not just objects that were taken but generations forcefully uprooted and taken captive, and robbed a sense of belonging and direction. These losses are incommensurable. Our heritage is our soul, our memory, our compass, our identity and links us with our past and present. If a man is denied a past, it is in doubt, how much of a present and future he can have. Give us back our soul! Anything contrary to this position gives voice to the unspoken reality that – it is not yet uhuru for Africa.

EKE-NKEMKA, AMADI NNANNA (Archivist)
NATIONAL ARCHIVES KADUNA,
NIGERIA.
NOVEMBER, 2020.