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Libération
Chronique «Economiques»

En marche vers l’autocratie néolibérale

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Les médias étrangers ne s’y trompent pas : derrière les discours «visionnaires» des dirigeants français, c’est un tournant autoritaire et très néolibéral qui se met en place, et ce depuis le précédent quinquennat.
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publié le 30 novembre 2020 à 17h51

Une pratique courante des dirigeants français est de se présenter à l'opinion publique mondiale comme des visionnaires prêts à affronter les plus grands défis planétaires alors que leur pratique politique est en totale contradiction avec ces déclarations. Emmanuel Macron en donne un exemple avec l'interview fleuve donnée à la revue le Grand Continent. Il y présente sa doctrine pour affronter le changement climatique, la question de la biodiversité, les inégalités et la transformation numérique.

Il déclare œuvrer pour un «consensus de Paris» en remplacement du célèbre consensus de Washington, lequel est décrit ainsi : «Réduction de la part de l'Etat, privatisations, réformes structurelles, ouverture des économies par le commerce, financiarisation de nos économies, avec une logique assez monolithique fondée sur la constitution de profits.» Là, on se dit qu'on a dû mal lire parce que c'est exactement le programme qu'il applique depuis qu'il est au pouvoir : privatisation de la Française des jeux et d'Aéroport de Paris, fin du statut des cheminots, allègement de la réglementation protectrice de l'emploi, baisse des cotisations sociales employeurs, réforme des retraites et une politique «de l'offre» fondée sur la vision de l'économie d'un banquier d'affaires.

Quand il rentre dans le détail, ce n'est pas mieux. Quid du changement climatique ? Ce serait «une externalité» qu'il faudrait «remettre dans le marché». Le consensus de Paris agira