«Battantes» plutôt que «femmes battues» ? C'est clairement la revendication de ce beau livre, Combattantes (Seuil, 2020), préfacé par Christiane Taubira. Il aborde tous les aspects de l'histoire de la violence féminine, plus niée encore que le rôle des femmes elles-mêmes dans l'histoire occidentale. Des Amazones de l'Antiquité aux Femen, en passant par les communardes, les guerrières du Moyen Age, les émeutières, les suffragettes… aucun aspect de la rébellion des femmes contre la violence masculine, contre les dictatures, contre l'esclavage n'est oublié. Richement illustré, l'ouvrage rend justice à des femmes qui, dès qu'elles entraient dans l'espace public, réservé aux hommes, étaient soit effacées, soit caricaturées, les communardes étaient surnommées «pétroleuses» plutôt que «révolutionnaires» et les femmes du peuple qui tenaient leur place à l'extérieur du domicile faisaient figure de «poissardes», de «délinquantes», de «harangères», de «mégères» ou de «harpies».
L'une des contributrices de cet ouvrage, l'historienne Fanny Bugnon, maîtresse de conférences en histoire contemporaine et études sur le genre à l'université Rennes-II, a écrit un chapitre sur les femmes de la Fraction armée rouge (RAF : Rote Armee Fraktion) en Allemagne et d'Action directe (AD) en France qui fait suite à un précédent ouvrage, les "Amazones de la terreur". Sur la violence politique des femmes, de la Fraction armée rouge à Action directe (2015, Payot). Elle met en évidence le tab