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Blog «Géographies en mouvement»

Notre dernier post sur le blog, merci Libé

Blog Géographies en mouvementdossier
Merci Libé pour cette belle aventure avec vous. Nous migrons sur Médiapart mais resterons attachés à votre travail et votre manière de voir le monde.
L'Europe la nuit, c'est le visuel de notre blog qui migre sur Médiapart. Merci à tous !
publié le 1er décembre 2020 à 0h03
(mis à jour le 1er décembre 2020 à 18h16)

Chers amis, pour nous géographes et, vous, lecteurs, une page se tourne. Ce 1er décembre 2020, nous migrons sur Médiapart qui nous accueille parce que Libé comme le Monde, l'Obs va fermer ses blogs.

Nous y expliquons que la vision que nous avons de la géographie est celle d’une discipline active, qui participe au débat public. Qui sort de sa zone de confort où parfois, certains d’entre nous, sont confinés.

Nos archives migrent à la BNF. Nous reprendrons une partie des thématiques et chroniques parues ici sur notre nouveau site Géographies en mouvement.

Nous vous offrons une carte qui nous inspire en cadeau pour toutes ces années passées avec vous ici. Nous restons sur la page Facebook, animée par Manouk. Merci encore à vous !

Le Globe d’Oronce Fine (1536)

Les cartes sont des objets d’art et de science. Aujourd’hui, elles abandonnent progressivement les supports papier pour le numérique. On en garde une forme de nostalgie tant elles se voulaient belles comme les tapisseries qu’elles furent à Amsterdam au Siècle d’or. Elles rappellent aussi ce temps des globes qui étaient des instruments d’observation astronomiques mis au point parce qu’ils déformaient moins la réalité projetée qu’une carte plane.

Tentant de suggérer une sphère, certains cartographes dessinent des cartes «cordiformes» (en forme de cœur), ce qui permet de garder une plus grande précision. La carte du mathématicien Oronce Fine qui date de 1536 est célèbre parce que la projection permet de révéler ce qu’on connaissait mal à la Renaissance : les terres australes qui étaient alors l’objet de toutes les spéculations, d’où ces profils imaginés de côtes antarctiques prêtes à être peuplées…

Né à Briançon, Fine présente le monde à partir des travaux du mathématicien de Nuremberg, Johannes Werner. Lequel créé une véritable mode entre 1511 et 1566 à l’origine de dix-huit cartes codiformes éparpillées dans différentes collections européennes. Embastillé pendant sept ans pour s’être opposé à François-Ier, Oronce Fine était aussi un astronome inventeur d’un cadran solaire.

La poésie de ces cartes tient à cette évocation du cœur qui fascine alors les scientifiques découvrant au même moment la circulation du sang. Le cœur qui « bat la chamade » est alors admis comme le siège des émotions, ce qui contestaient vivement le médecin grec Galien, vers le IIe siècle et les savants du Moyen Age. On tient là une excellente corrélation entre l’imaginaire d’un peuple et son usage pour penser les découvertes scientifiques. Mais l’association du cœur et de la carte fait rêver aussi les amoureux de la Saint Valentin et des autres jours. Telles sont les cartes : art et science intime de l’espace.

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